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La croissance des économies développées tombe à son plus bas niveau depuis six mois et les prix augmentent à leur rythme le plus lent depuis quatre ans
Résumé:
Les données flash PMI compilées par S&P Global Market Intelligence ont signalé une croissance soutenue mesurée collectivement parmi les principales économies développées du monde - le « G4 » en octobre.
Les données PMI flash compilées par SP Global Market Intelligence ont signalé une croissance soutenue en octobre, mesurée collectivement parmi les principales économies développées du monde (le « G4 »). Les États-Unis ont continué à surperformer alors que la zone euro et le Japon se sont contractés, et la croissance a fléchi à un rythme modeste au Royaume-Uni. Le rythme global de croissance a par conséquent glissé à son plus bas niveau depuis six mois.
Ce ralentissement intervient dans un contexte de nouveaux signes de faiblesse se propageant du secteur manufacturier aux services, seul le secteur des services américain conservant un degré de résilience encourageant.
Dans le même temps, la diminution croissante des arriérés de travail dans les pays du G4 a entraîné une baisse de l'emploi pour la deuxième fois au cours des trois derniers mois, les marchés du travail s'affaiblissant dans les quatre économies.
Un certain encouragement est apparu alors que la confiance des entreprises quant à la production pour l'année à venir s'est rétablie après une baisse observée en septembre, même si toute amélioration s'est limitée aux États-Unis, les inquiétudes géopolitiques s'intensifiant ailleurs.
Dans le même temps, l’affaiblissement des conditions de demande s’est traduit par une baisse de l’inflation des prix de vente, qui a atteint son plus bas niveau depuis quatre ans dans les quatre plus grandes économies développées.
Ces pressions plus faibles sur les prix offrent une marge de manœuvre supplémentaire pour des approches plus agressives en matière d’assouplissement de la politique monétaire, si l’environnement de la demande continue de se détériorer.
L'économie du G4 est résiliente mais la croissance des services s'affaiblit en raison du déclin du secteur manufacturier
Les données PMI Flash de SP Global Market Intelligence ont montré que les principales économies développées ont continué de croître collectivement en octobre, soutenant l'expansion enregistrée depuis le début de l'année. Bien que le taux de croissance au début du quatrième trimestre et depuis le début de l'année représente une nette amélioration par rapport aux performances comparables observées en 2023, la croissance de la production a ralenti en octobre pour un deuxième mois consécutif, tombant à son plus bas niveau en six mois.
La croissance demeure également inégale, ce qui est inquiétant. Les indices PMI flash d'octobre ont montré que la production manufacturière s'était contractée pour le cinquième mois consécutif dans l'ensemble des pays du G4, ce qui laisse la reprise entièrement dépendre de l'économie des services. La production du secteur des services a augmenté pour le douzième mois consécutif en octobre, mais le taux de croissance a été le plus faible depuis avril. Ces données laissent donc entrevoir des signes indiquant que le récent malaise manufacturier se propage de plus en plus à l'économie des services.
Les États-Unis surperforment alors que la zone euro et le Japon signalent une baisse de leur production
L'indice PMI flash a également montré une divergence marquée et persistante entre les économies du G4. Les États-Unis ont de nouveau fait état de la plus forte expansion, dépassant les autres grandes économies développées pour un sixième mois consécutif, et ont été les seuls des quatre à signaler une amélioration du taux d'expansion (bien que seulement marginale). Pendant ce temps, la production s'est contractée à la fois dans la zone euro et au Japon, la première enregistrant une deuxième baisse consécutive de la production tandis que le Japon a signalé la première détérioration depuis juin. La croissance de la production au Royaume-Uni a quant à elle glissé à son plus bas niveau depuis novembre.
La clé de la meilleure performance des États-Unis a été la résilience de son économie des services, où une forte croissance de la production a été enregistrée malgré une baisse de la production manufacturière pour un troisième mois consécutif.
En revanche, l’activité des services s’est contractée au Japon en octobre, en baisse pour la première fois depuis quatre mois, et la croissance des services a ralenti à des taux très modestes dans la zone euro et au Royaume-Uni, atteignant respectivement leurs plus bas niveaux depuis huit et onze mois. Ces performances en baisse dans le secteur des services semblent en partie refléter l’effet domino de l’affaiblissement des économies manufacturières. Parmi les pays du G4, seul le Royaume-Uni a enregistré une hausse de la production manufacturière en octobre, et même là, le taux d’expansion est tombé à son plus bas niveau depuis six mois, n’enregistrant qu’une très modeste augmentation.
L'emploi chute en raison de l'épuisement des carnets de commandes
Cette croissance inégale et les signes d’une propagation du malaise du secteur manufacturier aux services soulèvent des questions sur la durabilité de l’expansion actuelle dans les économies du G4. Ces inquiétudes sont encore alimentées par une forte diminution des retards de travail dans l’ensemble du G4 en octobre.
Le volume des commandes non encore démarrées ou terminées dans ces économies a chuté en octobre au rythme le plus élevé depuis décembre dernier, ce qui laisse entrevoir le développement d'une surcapacité : les niveaux de production actuels ne sont soutenus que par le fait que les entreprises rognent de plus en plus sur les commandes passées au cours des mois précédents.
Cette baisse du volume des commandes a incité les entreprises du G4 à réduire leurs effectifs pour la deuxième fois au cours des trois derniers mois. Le mois de septembre n'ayant pas connu de changement dans les effectifs, aucune croissance de l'emploi n'a été enregistrée dans le G4 depuis juillet.
L'emploi a chuté aux États-Unis, dans la zone euro et au Royaume-Uni en octobre, quoique de manière modeste dans tous les cas, tandis que la hausse marginale observée au Japon a été la plus faible enregistrée depuis plus d'un an, mettant en évidence un assouplissement généralisé des marchés du travail dans les principales économies développées.
Augmentation de la confiance
Les nouvelles concernant le sentiment des entreprises concernant leur production attendue dans 12 mois sont meilleures, après une baisse en septembre, qui avait vu l'optimisme dans les économies du G4 atteindre son plus bas niveau depuis 22 mois. Le chiffre d'octobre est le plus élevé depuis juin.
L'amélioration s'est toutefois limitée aux États-Unis, les attentes futures étant en baisse dans d'autres pays, en grande partie en raison des inquiétudes géopolitiques. Les entreprises ont évoqué l'incertitude entourant les élections américaines, notamment les politiques commerciales et protectionnistes, ainsi que les incertitudes liées à la politique gouvernementale intérieure, notamment au Royaume-Uni mais aussi dans la zone euro. Les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine ont également continué à peser sur le moral. Aux États-Unis, le rebond reflète en partie les espoirs d'une plus grande stabilité après les élections.
Les perspectives restent clairement floues et beaucoup dépend de l’environnement politique, mais le fait que le sentiment n’ait pas baissé davantage en octobre est un soulagement bienvenu.
L'inflation des prix de vente à son plus bas niveau depuis quatre ans
L’épuisement des carnets de commandes contribue à expliquer la nouvelle modération des pressions sur les prix en octobre. Les prix moyens facturés pour les biens et services ont augmenté dans les économies du G4 en octobre, à leur rythme le plus lent depuis quatre ans. Il convient de noter qu’à 52,0, l’indice PMI des prix facturés du G4 n’est désormais que légèrement supérieur à sa moyenne décennale pré-pandémique de 51,2, ce qui suggère que le taux d’inflation n’est plus particulièrement élevé par rapport aux normes historiques.
Les entreprises ont fait état d’une réduction de leur pouvoir de fixation des prix dans un contexte de concurrence accrue, mais la baisse de l’inflation des coûts des intrants a également facilité la baisse des prix de vente. En octobre, les coûts moyens des intrants pour les biens et services dans les pays du G4 ont augmenté au rythme le plus lent depuis près de quatre ans.
Un aspect particulièrement encourageant du récent ralentissement de l’inflation des prix de vente a été l’accent mis sur la croissance plus lente des charges du secteur des services, qui ont augmenté dans l’ensemble du G4 en octobre au rythme le plus lent depuis octobre 2020. Après la vague initiale d’inflation liée au secteur manufacturier pendant la pandémie, la période post-pandémie (ou post-vaccin contre la COVID) a été caractérisée par une inflation élevée du secteur des services. Cependant, les données récentes du PMI suggèrent que cette rigidité de l’inflation due au secteur des services est en train de prendre fin, les prix des services n’ayant augmenté qu’à un rythme très légèrement supérieur à celui des biens en octobre.
Comme pour les tendances de la production, des divergences régionales ont également été observées en ce qui concerne les tendances des prix au sein du G4, même si la structure des divergences diffère. En particulier, alors que les États-Unis ont connu la croissance de la production la plus rapide en octobre, ils connaissent désormais le taux de hausse des prix le plus lent, ce qui renforce les spéculations selon lesquelles les États-Unis connaissent un « atterrissage en douceur » dans la lutte contre l'inflation. En revanche, le Royaume-Uni a connu la plus forte hausse des prix des économies du G4.
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