Mise à jour d'octobre 2024 sur TIGER : calme en surface, turbulences en dessous

Économique

Résumé:

En collaboration avec le Financial Times (FT), Eswar Prasad de Brookings et Caroline Smiltneks de Cornell ont construit un ensemble d’indices composites qui suivent la reprise économique mondiale.

L’économie mondiale semble calme, avec une inflation en baisse et une croissance modeste, mais sous la surface se cachent de nombreuses turbulences et de nombreuses inquiétudes. La dernière mise à jour des indices Brookings-FT Tiger montre que la croissance mondiale s’accélère, mais cette croissance reste faible, décousue et principalement tirée par la bonne performance continue de l’économie américaine. La confiance des entreprises et des consommateurs est fragile dans le monde entier, reflétant des perspectives économiques précaires et l’incertitude politique dans de nombreux pays, ainsi qu’une instabilité géopolitique qui s’installe dans de nombreux points chauds.

L’un des décalages qui caractérisent l’économie mondiale est lié aux grandes disparités de croissance et aux perspectives de croissance. Les économies américaine et indienne sont en pleine effervescence. Mais la plupart des autres économies avancées et de nombreux pays émergents sont embourbés dans un marasme et restent paralysés par un endettement croissant et une politique monétaire incompétente. Un autre décalage est que les conditions financières se sont améliorées et que les marchés boursiers se sont bien comportés même dans certains pays aux perspectives de croissance faibles, alors que la confiance du secteur privé s’est effondrée dans tous les domaines. Ce décalage pourrait être la conséquence d’un assouplissement de la politique monétaire alors que des réformes profondes restent difficiles à mettre en œuvre.

Un atterrissage en douceur est désormais en vue aux États-Unis, l'inflation baissant progressivement alors que la demande intérieure et le marché du travail restent robustes. La forte augmentation de l'emploi et des salaires, ainsi qu'une hausse des marchés boursiers qui laisse présager de bons résultats des entreprises, sont de bon augure pour une croissance soutenue. La Réserve fédérale a une marge de manœuvre et est en passe de maintenir une trajectoire de baisse graduelle et modérée des taux d'intérêt. Il est frappant de constater que la confiance des consommateurs s'est détériorée malgré toutes les nouvelles positives, ce qui indique un mécontentement vis-à-vis de l'état de l'économie et devient un enjeu clé pour les prochaines élections. L'augmentation du ratio dette publique/PIB, un problème que les programmes électoraux des deux partis politiques ne feront qu'aggraver plutôt que de maîtriser, constitue un risque croissant pour la stabilité macroéconomique.

Les économies de la zone euro, notamment l'Allemagne et la France, sont dans le marasme, tandis que les pays du sud de l'Europe, comme l'Espagne et la Grèce, affichent de meilleurs résultats. L'économie allemande est bloquée au point mort, entravée par des coûts énergétiques élevés, une infrastructure industrielle défaillante, une productivité stagnante et une concurrence croissante des exportations chinoises. La France est confrontée à de graves problèmes budgétaires qui laissent présager une plus grande instabilité économique et politique. La croissance morose et la baisse de l'inflation des prix à la consommation ont contraint la Banque centrale européenne à réduire ses taux, même si l'inflation des services et la croissance des salaires sont restées constamment élevées.

Malgré la baisse des investissements des entreprises et la faible croissance de la productivité, l'économie britannique semble avoir repris du poil de la bête, soutenue par une politique monétaire plus souple et malgré les problèmes budgétaires qui menacent de se faire sentir. Contrairement à ses pairs, la Banque du Japon a relevé ses taux d'intérêt pour soutenir le yen et freiner la hausse de l'inflation, mais cela ne devrait pas avoir d'effet positif sur la consommation des ménages.

L'économie chinoise en difficulté ainsi que les marchés immobilier et boursier ont bénéficié des mesures de relance monétaire et budgétaire, ainsi que des mesures visant à soutenir les prix de l'immobilier et les bilans bancaires. Une combinaison de mesures budgétaires supplémentaires bien ciblées – notamment un soutien au revenu des ménages, des réductions d'impôts et une restructuration des relations budgétaires entre le centre et les provinces – ainsi que des réformes plus fondamentales visant à relancer la croissance de la productivité et à restaurer la confiance des entreprises privées sont essentielles pour remettre l'économie sur les rails.

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Temasek investit dans des entreprises dotées de plans écologiques clairs pour des profits plus durables

Cohen

Économique

La société d'investissement singapourienne Temasek oriente sa stratégie vers des entreprises dotées de plans de décarbonation clairs et de modèles commerciaux durables, dans le but de garantir des bénéfices à long terme.

Park Kyung-ah, directeur général de Temasek en charge du développement durable, a déclaré dans une interview exclusive accordée au Straits Times : « Le succès de nos sociétés en portefeuille est en réalité notre succès... leur résilience et leur création de valeur durable se répercutent en fin de compte sur nos rendements.

« Notre mission est de faire en sorte que chaque génération prospère, afin que lorsque nous réussissons, cela aide également les générations futures de Singapour. »

Bien que Temasek n’interfère pas directement dans les décisions de l’entreprise au quotidien, elle exerce des droits de vote en tant qu’actionnaire et utilise ces droits pour pousser les entreprises dans des directions plus durables.

Elle implique également les conseils d’administration des entreprises et définit les attentes des entreprises dans lesquelles elle a investi, a déclaré Mme Park.

Cette stratégie est essentielle pour que Temasek puisse atteindre ses objectifs de durabilité, car cinq grandes entreprises contribuent actuellement à environ 80 % des émissions totales de son portefeuille.

Il s'agit de Singapore Airlines, du groupe énergétique Sembcorp Industries, du gestionnaire de matières premières Olam Group, de l'opérateur portuaire PSA International et de ST Telemedia.

Mme Park a cité l’exemple de Sembcorp, qui s’est séparée de son unité de construction de plates-formes Sembcorp Marine en 2020.

Le constructeur de plates-formes a ensuite fusionné avec son rival Keppel Offshore and Marine, formant finalement la société d'ingénierie offshore et marine Seatrium.

Mme Park a déclaré que Temasek avait voté pour que Sembcorp cède ses participations dans Sembcorp Marine parce que cela correspondait à ses valeurs.

Cette décision a conduit Sembcorp à enregistrer une perte nette de 997 millions de dollars pour l'année terminée le 31 décembre 2020, mais Mme Park a déclaré que Temasek est également prêt à attendre que les retours se matérialisent, car les entreprises mettent du temps à réaliser des gains en pivotant vers des modèles commerciaux plus durables.

Elle a déclaré à propos de Sembcorp : « Cela a pris quelques années, et ce n’est pas du jour au lendemain que la création de valeur s’est produite. Mais nous sommes un « capital patient » et nous sommes convaincus que cela générera de la valeur à long terme. »

En 2021, Sembcorp est revenu dans le noir et a affiché un bénéfice net de 279 millions de dollars.

Le cours de son action a plus que doublé, passant de 2,32 $ en janvier 2020 à 5,51 $ en octobre 2024.

Mme Park a noté que dans certains secteurs comme l’énergie, il est plus facile de voir le chemin à parcourir et de savoir où se situera la rentabilité.

La production de charbon et de combustibles fossiles, par exemple, va probablement cesser.

« Ce sera, à terme, une activité en déclin et, dans de nombreux cas, si vous ne vous en sortez pas, un actif bloqué. »

En revanche, les entreprises du secteur des énergies renouvelables constituent des investissements plus prometteurs et à croissance plus rapide.

« Qu'il s'agisse d'hydrogène ou d'autres choses, et du stockage sur le réseau qui l'entoure, vous pouvez créer beaucoup plus de valeur et avoir également un réel impact sur l'économie. »

Temasek est prête à accepter des rendements fluctuants à court terme, à condition qu'elle soit convaincue qu'une entreprise de son portefeuille va dans la bonne direction et est en mesure d'exécuter ses objectifs à long terme. L'entreprise doit également disposer d'un bilan sain qui lui permette d'atteindre ces objectifs, a déclaré Mme Park.

« Nous investissons en pensant aux générations futures et, dans ce contexte, nous devons nous assurer de voir où vont les choses et que nos sociétés en portefeuille sont prêtes pour l’avenir. »

Le changement climatique affecte la manière dont Temasek réalise de nouveaux investissements, car toute entreprise dans laquelle elle investit augmente les émissions globales de carbone du portefeuille de Temasek et affecte ses objectifs de durabilité.

Mme Park a déclaré qu’environ 90 % de l’économie est composée d’entreprises qui ne disposent pas encore de sources de revenus vertes.

« Nous devons trouver comment faire davantage autour de ces 90 %... Nous sommes un écosystème dans l'économie réelle, et c'est pourquoi il est très important pour nous d'impliquer les sociétés de notre portefeuille et de les aider sur la voie de la transition », a-t-elle déclaré.

« En tant que capital patient à long terme, nous sommes prêts à investir davantage... pour créer un plus grand impact du point de vue climatique. »

À cette fin, Temasek dispose de listes de contrôle et d’évaluations spécifiques concernant les émissions de carbone d’une entreprise et ses performances par rapport à ses pairs.

Mais Mme Park a déclaré que Temasek ne se détournerait pas des entreprises simplement parce qu'elles ont une intensité carbone plus élevée. Elle a noté que Temasek examinera si l'entreprise a un plan de décarbonation clair.

Néanmoins, Temasek a un prix interne du carbone, ce qui signifie que si une entreprise a des émissions plus élevées, elle doit également générer des rendements plus élevés.

Par conséquent, si une entreprise n’avance pas assez vite dans son parcours vers la durabilité et que les risques liés à l’investissement dans celle-ci restent élevés, Temasek pourrait également choisir de céder ses participations, même si ce n’est pas la voie à privilégier.

« Nous prendrons des décisions stratégiques parce que nous sommes un investisseur commercial », a-t-elle déclaré, révélant que Temasek avait déjà abandonné des entreprises pour des raisons qui ne se limitaient pas à leurs émissions de gaz à effet de serre.

« Nous examinons le profil risque-rendement global et déterminons s’il est judicieux de céder ou non », a-t-elle ajouté.

D’ici 2030, Temasek prévoit de réduire ses émissions à 11 millions de tonnes d’équivalent CO2. Il s’agit de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone, une unité de mesure standard utilisée dans la comptabilité des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif est d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050.

« Si nous pouvons nous rapprocher le plus possible de cet objectif, alors non seulement nous aurons assuré que nos entreprises se sont décarbonées et sont résilientes, mais nous permettrons également à Singapour de se décarboner plus rapidement », a-t-elle déclaré.

« Notre mission principale est étroitement liée à la génération future de Singapour. Ainsi, si nous pouvons avoir un impact sur le carbone et le climat, nous pouvons créer une valeur durable qui profitera à Singapour plus largement. »

Source : Straitstimes

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Qu’est-ce que l’ESG et pourquoi nous en soucions-nous ?

Janus Henderson

Économique

Énergie

ESG signifie « environnement », « social » et « gouvernance ». Ces trois catégories représentent des considérations non traditionnelles mais importantes sur le plan financier que les entreprises doivent prendre en compte lors de l’évaluation de leurs pratiques commerciales et de leurs décisions d’investissement. En bref, ces risques et opportunités comprennent :

Les considérations environnementales concernent le monde naturel. Elles incluent par exemple les émissions de carbone, les déchets et la pollution, l’atténuation ou l’adaptation au changement climatique, la déforestation et la perte de biodiversité.

Les considérations sociales concernent la manière dont une entreprise traite ses principales parties prenantes, en particulier ses employés. On peut citer comme exemples la gestion du capital humain, les opportunités de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI), la santé et la productivité des espaces de travail et les règles concernant la vente abusive de produits aux clients.

Les considérations de gouvernance concernent le comportement d'une entreprise, sa gouvernance, ses décisions et sa responsabilité. Les exemples incluent la rémunération des dirigeants, les pratiques et la stratégie fiscales, ainsi que l'indépendance et la structure du conseil d'administration.

On reconnaît de plus en plus l'impact financier que les risques et opportunités liés aux facteurs ESG peuvent avoir sur les flux de trésorerie des entreprises, les valorisations, le coût du capital et, en fin de compte, le rendement des investissements. Une approche « intégrée » des facteurs ESG consiste à prendre en compte les facteurs E, S et G qui peuvent influencer directement la réussite financière à long terme d'une entreprise.

Les facteurs ESG sont-ils « financièrement importants » ?

Le terme « matérialité financière » est utilisé pour décrire les implications financières de facteurs environnementaux, sociaux ou de gouvernance spécifiques. Un enjeu ESG est financièrement important s’il affecte (ou pourrait affecter) la valeur future d’une entreprise ou sa capacité à rembourser les prêteurs. Les enjeux ESG qui sont financièrement importants peuvent varier considérablement d’une entreprise et d’un secteur à l’autre. Par exemple, un indicateur ESG important qui peut influencer la valeur future d’une entreprise industrielle est la façon dont elle gère les déchets toxiques. Si l’entreprise n’élimine pas ses déchets de manière écologiquement durable, elle peut être exposée à des litiges, à des amendes, à une perte de réputation ou à une perte de clients. Cependant, cette question sera largement sans importance pour une entreprise de logiciels où les questions sociales, telles que la façon dont elle gère les problèmes de cybersécurité, pourraient être plus cruciales pour sa réussite future.

Au cœur de l’intégration ESG se trouve l’idée simple selon laquelle l’évaluation et la compréhension d’une entreprise à partir d’une analyse financière traditionnelle et d’une analyse de matérialité financière ESG permettent d’avoir une perspective plus complète des performances futures d’une entreprise que l’une ou l’autre prise séparément.

Bien que l’accent soit souvent mis sur la gestion des risques associés aux facteurs ESG, ces mêmes facteurs créent souvent des opportunités. Les entreprises qui améliorent les mesures ESG essentielles ou qui sont exposées aux tendances de croissance axées sur l’ESG pourraient représenter des opportunités d’investissement intéressantes. Par exemple, une entreprise qui est à l’avant-garde du développement d’une version à faible émission de carbone de ses produits

Il est important de noter que l’analyse ESG, comme l’analyse financière traditionnelle, ne s’intéresse pas tant à ce qu’une entreprise fait aujourd’hui qu’à son avenir. Nos recherches se concentrent sur la façon dont une entreprise gère les risques et les opportunités ESG et sur l’impact sur les flux de trésorerie ou la valorisation futurs.

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Comment deux légendes de l'investissement milliardaire perçoivent les risques liés aux élections américaines

SAXO

Économique

Politique

Deux milliardaires légendaires de l'investissement ont donné leur avis la semaine dernière sur l'état actuel des marchés et notamment sur la manière dont ils se préparent aux élections américaines, ainsi que sur ce qu'ils considèrent comme la trajectoire insoutenable de la dette américaine. Le vainqueur de l'élection présidentielle américaine et le contrôle éventuel des deux chambres du Congrès par le parti du président vainqueur renforceront considérablement l'impact de cette élection. Leurs réflexions montrent clairement que les enjeux de cette élection américaine sont très élevés pour tous les investisseurs, quel que soit le résultat du scrutin. Vous trouverez ci-dessous quelques points clés des deux entretiens que nous devrions tous prendre en compte, car le marché se prépare clairement à la fin du mois d'octobre à un résultat Trump 2.0, ce qui signifie à la fois une victoire de Trump et le contrôle républicain du Sénat et de la Chambre des représentants.

Stanley Druckenmiller

Stanley Druckenmiller, investisseur milliardaire et ancien président de Duquesne Capital et ancien gestionnaire de portefeuille en chef du fonds Quantum de George Soros, a accordé une interview approfondie à Bloomberg . Il s'est montré très critique à l'égard de Trump et Harris pour leurs politiques budgétaires et a déclaré qu'il ne voterait pour aucun des deux lors des élections, préférant inscrire un candidat. Quelques points clés :

Résultat des élections et impact : il partage notre point de vue selon lequel une victoire démocrate serait extrêmement improbable, mais si cela se produisait, cela serait très négatif pour les actions en raison de la nouvelle politique fiscale et de l'impact sur le sentiment des investisseurs et la confiance des entreprises. Une victoire de Harris avec un Congrès divisé (le Sénat est presque sûr d'être sous contrôle républicain après les élections) est plus ou moins similaire au statu quo, il est donc très difficile de prédire les résultats. Le marché penche fortement pour une victoire républicaine et il pense que cela stimulerait l'économie pendant un trimestre ou deux et améliorerait le sentiment des entreprises sur les mesures de déréglementation. Il est important de noter qu'il pense que cela ferait également grimper les rendements des obligations américaines, ce qui pourrait étouffer le marché des actions. Il considère qu'il est peu probable que Trump gagne mais que les républicains ne prennent pas le contrôle de la Chambre.

Opinions sur la Fed : Druckenmiller a critiqué la Fed pour sa politique excessivement accommodante pendant la pandémie, lorsqu'il estimait qu'elle avait tardé à commencer à relever les taux. Il a également critiqué la Fed pour avoir peut-être commis une nouvelle erreur en commençant à réduire les taux de manière trop agressive, ce qui pourrait entraîner un nouveau pic d'inflation si l'économie reste forte et, en général, mettre en péril l'indépendance de la Fed.

Stratégies d'investissement : alors que les actions américaines ont atteint de nouveaux sommets historiques en septembre et octobre, il est intéressant de noter que Druckenmiller s'intéresse moins aux marchés actions et se concentre davantage sur les risques pour le marché obligataire, qui pourraient avoir un impact négatif sur les actions. Il indique notamment qu'il prend une position forte contre les obligations du Trésor américain à long terme, espérant profiter d'une nouvelle forte hausse des rendements américains. (Il convient de noter que depuis que la Fed a abaissé ses taux de 0,50 % pour la première fois du cycle fin septembre, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a fortement augmenté de plus de 0,50 %.

Paul Tudor Jones

Hier, nous avons eu droit à une apparition relativement rare de la légende de l'investissement Paul Tudor Jones, directeur de Tudor Investment Corporation, qui a donné son avis lors d'une interview beaucoup plus courte avec CNBC avec un point de vue quelque peu différent et quelques observations très pointues. Quelques points clés :

Sur les probabilités de l’élection : Tudor Jones a refusé de manière générale de convoquer l’élection, mais a déclaré qu’elle était cruciale pour les marchés, représentant une sorte de « Macro Super Bowl » dans ses implications. Il est intéressant de noter qu’il a écarté la forte tendance actuelle des paris sur le marché en faveur d’un résultat Trump 2.0, affirmant que les gros paris des républicains fortunés font probablement pencher la balance et qu’il s’agit d’un marché facile à manipuler. Mais il a déclaré qu’il avait déplacé son portefeuille en direction d’une victoire de Trump.

Sur la trajectoire très laide du déficit américain et de la dette globale : quelques mots très durs de Tudor Jones ici – un incontournable pour la façon dont il a réduit la situation de la dette américaine à des mathématiques de base ici : La situation du déficit/de la dette américaine est comme celle d'une personne ayant un revenu de 100 000 USD qui emprunte 700 000 USD et promet d'ajouter 40 000 USD de dette supplémentaire par an, alors pourquoi quelqu'un prêterait-il davantage au gouvernement américain ?

Citations sur l'argent : L'interview de Paul Tudor Jones est jonchée de perles de sagesse et d'une belle métaphore :

« Nous pourrions arriver à un point où, tout à coup, les marchés auraient des idées différentes de celles défendues par les candidats. » Il précise ensuite que cela signifie qu’il estime qu’aucune des deux propositions de réduction d’impôts et de dépenses promises par les candidats n’a de chance réaliste de voir le jour, car les marchés du Trésor américain ne peuvent pas absorber des déficits américains encore plus importants. « Ces propositions n’ont aucune chance d’être mises en œuvre. »

« Les crises financières durent des années, mais elles explosent en quelques semaines. » [Il craint que les calculs mentionnés ci-dessus sur la dynamique des déficits et de la dette des États-Unis puissent soudainement devenir un moment d’illumination après un « événement marquant » comme les élections américaines.]

Il termine avec une métaphore fantastique, comparant la situation actuelle de la dette publique au phénomène du « kayfabe » dans le catch professionnel, où le public sait que la performance des catcheurs est un numéro, même si elle est présentée comme une réalité. Les gouvernements, dit-il, qu'il s'agisse des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l'Italie ou du Japon, sont les catcheurs professionnels ici. Et donc nous, les marchés et la société dans son ensemble, courons tous dans tous les sens en prétendant qu'ils vont rembourser leurs dettes alors que nous savons tous qu'ils ne le peuvent pas. Après les élections, dit Tudor Jones, nous risquons de connaître un « moment Minsky » ou un moment où nous reconnaîtrons que le spectacle est faux et quelles en seront les implications.

Comment il se positionne : il a largement esquivé la question ici, mais a déclaré que [se positionner pour une victoire de Trump] signifie « davantage de transactions sur l’inflation ». Et il a clairement indiqué à la fin de l’interview, apparemment sans faire référence au candidat vainqueur, qu’il « ne possédera clairement aucune obligation à revenu fixe » et qu’il vendra carrément des obligations du Trésor américain à long terme (celles à échéance de 10 ans ou plus, très probablement) parce qu’elles sont « complètement à des prix inadaptés ». C’est le même échange que Stanley Druckenmiller a vanté dans son interview.

Ce qu'il faut faire?

Il est important de prendre au sérieux les observations des investisseurs légendaires. Ils s'expriment généralement dans les médias non pas par intérêt personnel, mais soit pour promouvoir leurs causes caritatives (Tudor Jones en particulier), soit pour servir d'autorité morale au monde des investisseurs en général et même aux autorités, s'ils prennent la peine de les écouter. L'autre point est qu'ils peuvent être extrêmement rapides à changer d'avis si quelque chose de radicalement nouveau se produit. Sur ce dernier point, leur analyse est probablement impeccable, mais la nouvelle politique de la Fed pourrait signifier que leurs transactions réelles se révéleront non rentables.

Dans l’ensemble, le point essentiel à retenir de ces deux entretiens est que les deux légendes se concentrent principalement sur le marché obligataire américain en raison de la trajectoire insoutenable des déficits américains. Il peut être difficile pour l’investisseur moyen d’évaluer l’impact des rendements obligataires lorsque l’attention est principalement centrée sur les actions, en particulier après une période aussi forte pour les marchés boursiers mondiaux l’année dernière et cette année. Mais ces entretiens devraient montrer clairement que toute nouvelle hausse des rendements obligataires à long terme constitue un obstacle majeur pour les marchés boursiers. Et compte tenu du flot incessant de dettes que le gouvernement américain continue d’émettre, si les rendements obligataires baissent, ce ne sera probablement que dû à l’intervention de la Fed (qui pourrait être très bonne pour les actions américaines, mais qui risque de provoquer une nouvelle poussée inflationniste importante ou parce que l’économie américaine se dirige vers un ralentissement économique plus spectaculaire que prévu par la plupart). Des mots importants de la part de légendes de l’investissement qui comptent à elles deux près d’un siècle d’expérience en investissement.

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Jpmorgan envisage de reprendre le trading physique de GNL après que Dimon ait salué Boon

Cohen

Économique

JPMorgan Chase Co est en pourparlers pour recommencer à négocier du gaz naturel liquéfié physique après plus d'une décennie d'inactivité, une décision qui correspond aux appels du directeur général Jamie Dimon en faveur d'une augmentation de la production nationale et des exportations d'énergie.

Selon des sources proches du dossier, la banque a engagé des négociations pour sécuriser un approvisionnement à long terme en GNL avec au moins trois projets en cours de développement sur la côte du Golfe. Cette démarche s'inscrit dans le cadre d'une initiative plus large que JPMorgan a menée ces dernières années pour revenir au négoce de certaines des matières premières physiques qu'elle avait abandonnées en 2014.

Des discussions sont en cours entre la banque et des développeurs cherchant à construire un projet de liquéfaction et d'exportation de gaz en Louisiane appelé Commonwealth LNG, l'extension du site de Port Arthur de Sempra Energy en construction au Texas et l'installation de GNL Lake Charles prévue par Energy Transfer LP en Louisiane, ont indiqué les personnes, demandant à ne pas être identifiées pour décrire les négociations confidentielles.

Les porte-parole de JPMorgan, Sempra et Kimmeridge Energy Management Co, propriétaire de Commonwealth, ont refusé de commenter. Un représentant d'Energy Transfer n'a pas répondu à nos multiples demandes de commentaires.

La demande mondiale de GNL est en plein essor, et de nombreux pays cherchent une alternative plus propre au pétrole et au charbon pour se tourner vers les énergies renouvelables. Les États-Unis sont devenus le premier exportateur mondial grâce à une offre abondante de gaz et au développement d'énormes terminaux sur la côte du Golfe pour liquéfier et expédier le carburant.

L'initiative de JPMorgan est le dernier rebondissement de la saga mouvementée des deux dernières décennies pour les plus grandes entreprises de Wall Street impliquées dans le secteur des matières premières physiques. JPMorgan a hérité de la plateforme de trading d'énergie de Bear Stearns lorsqu'elle a racheté la banque en faillite pendant la crise financière, et s'est renforcée grâce à des acquisitions supplémentaires en 2009 et 2010.

En 2014, JPMorgan a accepté de vendre une grande partie de sa branche matières premières physiques (bien que la société basée à New York ait conservé ses activités métaux), alors que les banques étaient confrontées à une surveillance réglementaire accrue dans ce secteur. Mais en moins d'une décennie, la société était de retour sur le marché du gaz naturel physique.

JPMorgan a étendu ses opérations de négoce de gaz naturel physique aux États-Unis depuis 2022 et s'intéresse à l'électricité américaine, ainsi qu'au gaz et à l'électricité en Europe, où elle a récemment demandé une licence d'expéditeur de gaz naturel, ont indiqué certaines sources. Pourtant, la société n'a pas l'intention de transporter physiquement du GNL sur l'eau elle-même, choisissant de s'en tenir à des activités telles que le financement et la couverture, ont déclaré deux des sources.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie il y a près de trois ans a déclenché un changement massif dans le commerce mondial de l'énergie et une frénésie des marchés qui s'en est suivie. Chez Goldman Sachs Group Inc, longtemps une force dominante dans le secteur des matières premières, ce bureau a récolté plus de 3 milliards de dollars (13 milliards de RM) pour 2022, soit plus de 10 fois ce qu'il a généré en 2017.

Les entreprises américaines ont accéléré la construction d'installations de GNL ces dernières années, et JPMorgan joue depuis longtemps un rôle de financement pour ces projets. En outre, la mise en place d'infrastructures d'intelligence artificielle a suscité une demande accrue des clients pour les matières premières, ont déclaré Claudia Jury et Scott Hamilton, codirecteurs mondiaux des ventes et de la recherche de JPMorgan, dans une interview accordée plus tôt cette année.

Dans sa lettre annuelle aux actionnaires, Dimon a évoqué les avantages économiques et géopolitiques liés à la production d’énergie nationale. Cette lettre faisait suite à des articles antérieurs sur la nécessité d’une énergie fiable et abordable, ainsi que d’investissements pour les efforts futurs visant à réduire le dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre de l’atmosphère.

« L’exportation de GNL est une aubaine économique pour les États-Unis », a écrit Dimon en avril. « Mais le plus important est l’objectif de realpolitik : nos pays alliés qui ont besoin de ressources énergétiques sûres et abordables, y compris des pays essentiels comme le Japon, la Corée et la plupart de nos alliés européens, aimeraient pouvoir dépendre des États-Unis pour leur approvisionnement en énergie. »

Dans la même lettre, il a dénoncé la pause de l'administration Biden dans l'octroi de permis de GNL aux États-Unis, ce qui a effectivement empêché l'approbation de tous les nouveaux projets d'exportation - qualifiant la volonté d'arrêter la production de pétrole et de gaz d'« extrêmement naïve ».

Macquarie Group Ltd, l'un des plus grands négociants en énergie d'Amérique du Nord, a également conclu un accord préliminaire pour l'approvisionnement en GNL américain avec le projet Texas LNG, en cours de développement par le groupe Glenfarne. Le président de Macquarie, Glenn Stevens, a fait écho aux propos de Dimon lors de l'assemblée annuelle de la banque australienne en juillet, déclarant aux investisseurs que « nous pensons que le gaz naturel, en particulier, est un élément important de la transition mondiale ».

Source : Les marchés de pointe

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Les pertes économiques dues au changement climatique sont probablement plus importantes que vous ne le pensez : nouveaux scénarios NGFS

CEPR

Économique

Des projections plus élevées de pertes dues au climat

Les chercheurs cherchent en permanence à améliorer leur compréhension et leur modélisation de l’impact économique du changement climatique, en explorant diverses méthodologies et hypothèses. Pourtant, l’application de différentes méthodologies donne lieu à une large gamme de projections de pertes de production et de canaux d’impact capturés. Le tableau 1 illustre la diversité des approches méthodologiques et la disparité des résultats lors de la comparaison des fonctions de dommages proposées dans la littérature.

Economic Losses From Climate Change Are Probably Larger Than You Think: New NGFS Scenarios_1

Le tableau 1 montre que l’impact prévu d’une augmentation de la température de 1°C – en plus du réchauffement climatique de 1,2°C déjà observé aujourd’hui – se situe entre 1 % et 25 % du PIB mondial. En l’absence de nouvelles mesures d’atténuation du changement climatique (c’est-à-dire si seules les politiques actuellement mises en œuvre sont maintenues), l’économie mondiale pourrait perdre entre 2 % et 45 % de sa production totale à cause du changement climatique d’ici la fin du siècle, selon la fonction de dommage sous-jacente à la projection. Ces estimations représentent les pertes mondiales par rapport à une base de référence hypothétique sans changement climatique supplémentaire (c’est-à-dire un scénario dans lequel aucun réchauffement supplémentaire ne se produit).

Le changement climatique pourrait donc avoir des conséquences importantes sur notre bien-être futur : l’économie mondiale pourrait croître de près de 300 % (Nordhaus et Boyer 2000) ou de « seulement » 125 % (Bilal et Känzig 2024) après prise en compte des pertes induites par le changement climatique (Figure 1). La forte incertitude entourant ces pertes souligne la nécessité de poursuivre les recherches universitaires sur l’impact économique du changement climatique.

Economic Losses From Climate Change Are Probably Larger Than You Think: New NGFS Scenarios_2

Une nouvelle fonction de dégâts dans les scénarios NGFS

Depuis leur lancement en 2020, les scénarios NGFS sont devenus une pierre angulaire des évaluations des risques climatiques pour le secteur financier. Il s'agit d'un ensemble de scénarios hypothétiques explorant une série de résultats plausibles, offrant un aperçu des futurs risques physiques et de transition liés au climat. Les fonctions de dommages jouent un rôle essentiel dans les scénarios NGFS en cherchant à capturer les risques physiques (chroniques) posés par le changement climatique. Le NGFS suit de près les derniers développements dans ce domaine et adapte son cadre de modélisation en conséquence.

Dans la prochaine version des scénarios NGFS (NGFS 2024a), une nouvelle fonction de dommages a été mise en œuvre. Cela a conduit à un changement significatif dans la manière dont les risques physiques sont représentés dans les scénarios. 3 La nouvelle fonction de dommages rédigée par Kotz et al. (2024), qui s’appuie sur les dernières données issues de la science climatique, prévoit des pertes nettement plus élevées que les estimations des versions précédentes produites à l’aide du modèle précédent rédigé par Kalkuhl et Wenz (2020).

La mise en œuvre d'une nouvelle fonction de dommages garantit que les scénarios NGFS restent à la pointe de la technologie et reflètent les dernières découvertes de la littérature sur le changement climatique :

Premièrement, l’étude de Kotz et al. (2024) est une extension récente de la littérature, s’appuyant sur des études antérieures (par exemple Kalkuhl et Wenz 2020, Kotz et al. 2021, Kotz et al. 2022). Cette fonction de dommage combine divers éléments pour établir une meilleure estimation des pertes globales causées par le changement climatique. De plus, elle utilise davantage d’observations (c’est-à-dire des années supplémentaires) et des données climatiques et économiques historiques plus granulaires (c’est-à-dire des régions supplémentaires) sur lesquelles la fonction est calibrée.

Deuxièmement, la nouvelle fonction de dommages est plus complète. Elle couvre d’autres facteurs d’impact climatique en plus des changements de température moyenne (qui constituent la variable principale utilisée dans la plupart des autres études). La variabilité de la température, les précipitations annuelles, le nombre de jours de pluie et les précipitations quotidiennes extrêmes sont également pris en compte. Elle intègre également des effets plus persistants des chocs climatiques, ce qui signifie qu’elle prend en compte non seulement l’impact instantané d’un choc climatique lorsqu’il se produit, mais aussi les effets différés jusqu’à dix ans après l’impact initial. Sa couverture géographique est un autre point fort, avec sa capacité à fournir des projections de pertes à la fois mondiales et nationales.

Troisièmement, les estimations de pertes relativement élevées produites par Kotz et al. (2024) offrent une estimation crédible des impacts climatiques potentiels graves mais plausibles et, en tant que telles, sont bien adaptées aux fins d’évaluation des risques des scénarios NGFS. Les pertes projetées par cette fonction de dommages se situent dans la fourchette supérieure des estimations de la littérature (mais pas la plus élevée). Par conséquent, il est moins probable de sous-estimer les conséquences négatives potentielles du changement climatique. Les scénarios NGFS sont généralement utilisés dans les évaluations des risques financiers, pour lesquelles une approche de précaution est appropriée. Par conséquent, l’utilisation de fonctions de dommages qui se situent dans la fourchette inférieure des estimations de la littérature est susceptible d’entraîner une sous-estimation (potentiellement significative) des risques.

Mises en garde

L’intégration d’une nouvelle fonction de dommages offre une amélioration précieuse dans la manière dont les risques physiques sont représentés dans les scénarios NGFS. Néanmoins, certaines réserves importantes doivent être gardées à l’esprit. Tout d’abord, les fonctions de dommages climatiques sont caractérisées par un degré élevé d’incertitude, ce qui est démontré par le large intervalle de confiance de leurs estimations de pertes. La figure 2 présente l’intervalle de confiance de la fonction de dommages de Kotz et al. (2024) basée sur la trajectoire de réchauffement « Current Policies » du NGFS. Ainsi, non seulement le choix de la fonction de dommages est important, mais aussi les hypothèses formulées dans la fonction de dommages.

Français Dans les versions précédentes, les scénarios NGFS utilisaient un étalonnage « dommages élevés » de la fonction de dommages (95e percentile) au lieu de projections médianes (parallèlement aux percentiles d'augmentation de température élevée pour les scénarios les plus désordonnés) (Figure 2). Cette hypothèse était justifiée car la fonction de dommages de Kalkuhl et Wenz produisait des estimations de pertes plutôt modestes par rapport aux autres estimations de la littérature, reflétant son étalonnage étroit sur les changements de températures moyennes, ainsi qu'une quantification manquante de la persistance de l'impact. Étant donné que Kotz et al. (2024) utilisent un ensemble beaucoup plus complet de facteurs d'impact climatique avec des effets de persistance associés et produisent des projections de pertes dont l'ampleur se situe à l'extrémité supérieure de la littérature, il est justifié d'ajuster les hypothèses de modélisation précédentes. Par conséquent, les scénarios NGFS les plus récents utilisent des estimations médianes pour les dommages et les températures.

Economic Losses From Climate Change Are Probably Larger Than You Think: New NGFS Scenarios_3

En outre, bien que la fonction de dommages de Kotz et al. (2024) couvre largement les variations climatiques (par exemple, la température, les précipitations), elle ne rend peut-être pas pleinement compte des impacts climatiques. En particulier, les événements météorologiques extrêmes (c'est-à-dire les risques physiques aigus) tels que les sécheresses et les cyclones devraient s'intensifier en raison du changement climatique. Pourtant, on ne sait pas dans quelle mesure les pertes dues aux événements aigus sont reflétées dans les estimations des dommages de Kotz et al. En outre, un certain nombre d'autres risques liés au climat ne sont pas examinés dans cette fonction de dommages, notamment les risques socio-économiques induits par le climat (par exemple, la migration, les conflits armés) ou les points de basculement climatiques. D'un autre côté, une sous-estimation de l'adaptation future pourrait conduire à une surestimation des pertes. Dans l'ensemble, bien qu'elle fournisse des projections de pertes nettement plus défavorables, la fonction de dommages de Kotz et al. n'est pas le dernier mot sur tous les risques liés au climat.

Conclusion

Les fonctions de dommages sont un outil essentiel pour évaluer l’impact économique potentiel du changement climatique futur. Au sein du secteur financier, elles jouent un rôle crucial dans l’analyse des scénarios climatiques et les tests de résistance au changement climatique. Elles aident également à démontrer les pertes évitées en effectuant une transition verte en temps voulu. Par conséquent, les fonctions de dommages ont été intégrées dans le cadre de modélisation des scénarios climatiques du NGFS.

Dans les scénarios NGFS les plus récents, une nouvelle fonction de dommages a été mise en œuvre par Kotz et al. (2024). Elle permet une évaluation beaucoup plus complète des dommages potentiels causés par le changement climatique, ce qui se traduit par des pertes projetées nettement plus élevées liées aux risques physiques par rapport aux évaluations précédentes. Ce changement met en évidence la manière dont notre compréhension des risques économiques et financiers induits par le climat s'approfondit au fil du temps, montrant généralement des impacts plus importants à mesure que la recherche évolue. Néanmoins, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour réduire l'incertitude entourant l'impact du changement climatique et fournir de meilleures estimations quantitatives pour une meilleure élaboration des politiques et une meilleure analyse des risques.

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Les ventes immobilières importantes au Royaume-Uni vont tester l'appétit du marché après la crise

Cohen

Économique

Le marché immobilier commercial britannique reprend vie après le gel post-pandémie, bien qu'à des prix bien plus bas.

Certains immeubles de bureaux de grande valeur actuellement en vente montreront où le marché est susceptible de toucher le fond et avec quelle rapidité les volumes de transactions vont se redresser au Royaume-Uni, en particulier sur le marché des bureaux durement touché. La manière dont cela se déroulera pourrait à son tour indiquer ce qui attend d'autres pays encore en proie à un ralentissement plus profond.

L'investisseur immobilier Nuveen a mis en vente une tour de 21 étages de la City de Londres qu'il a achevée en 2019, familièrement connue sous le nom de « Can of Ham » en raison de sa forme arrondie, pour 322 millions de livres (419 millions de dollars), en dessous des 400 millions de livres environ qu'il recherchait en 2022, a déclaré une personne proche du dossier.

Selon CoStar, fournisseur de données sectorielles, Brookfield, une société canadienne, cherche à racheter sa tour Citypoint à environ 500 millions de livres. Selon CoStar, son évaluation officielle la plus récente s'élevait à 670 millions de livres et son prix de vente de 560 millions de livres lors de sa dernière vente en 2016.

Les nouveaux immeubles de bureaux connaissent une forte demande, les nouvelles tours de bureaux de l'investisseur MG au 40 Leadenhall dans la City de Londres étant louées à plus de 80 %.

Mais une visite récente a montré ce qu'il fallait faire pour attirer les locataires, le bâtiment offrant des saunas, des salles de soins, un salon de coiffure, une salle de yoga, une salle de fitness Peloton, une salle de cinéma et une bibliothèque - la plupart à l'usage exclusif des locataires de bureaux.

« Nous étions convaincus que les locataires souhaiteraient moderniser leurs locaux », a déclaré Martin Towns, directeur adjoint mondial de MG Real Estate. Certains anciens bureaux, délaissés, devraient être convertis en d'autres usages, comme des logements, ou démolis, a-t-il ajouté.

La pandémie de COVID-19 a frappé de plein fouet les marchés mondiaux de l'immobilier commercial en faisant grimper l'inflation et les coûts de financement, tout en provoquant un passage au travail hybride et à distance, ce qui signifie que la plupart des locataires voulaient moins d'espaces de bureaux, mais de meilleure qualité.

Le coût de construction de bureaux de premier ordre à Londres est passé de moins de 400 livres avant la pandémie à plus de 500 livres par pied carré, selon le cabinet de conseil en construction Turner Townsend alinea. La moitié de cette augmentation est due à l'inflation, le reste à de meilleurs équipements et à des normes écologiques, a-t-il expliqué.

Alors que certains biens, comme les anciens bureaux situés hors de la ville, restent quasiment impossibles à vendre, le marché britannique s'améliore pour les bureaux de premier ordre, les logements locatifs et la logistique, ont déclaré les investisseurs.

Un recul mondial de l’inflation et des taux d’intérêt commence à alléger les coûts de financement et à améliorer l’attrait des propriétés par rapport aux autres investissements.

« L'ambiance musicale a définitivement changé au Royaume-Uni », a déclaré James Seppala, responsable de l'immobilier pour l'Europe chez Blackstone, le plus grand investisseur immobilier commercial au monde.

« L’activité est plus intense et de plus en plus de participants sortent des coulisses. »

BUREAUX RETARD DE RÉCUPÉRATION

Les volumes de transactions dans l'immobilier commercial au Royaume-Uni - qui couvre les bureaux, le commerce de détail, la logistique et le logement locatif - ont rebondi de 26 % sur un an au deuxième trimestre, selon les données MSCI, contre des baisses de 45 % et 22 % en France et en Allemagne, respectivement.

Après avoir chuté en 2022 et 2023, les prix commerciaux au Royaume-Uni devraient également augmenter de 2 % cette année, même s'ils continuent de baisser dans la zone euro et aux États-Unis, et surperformer les autres marchés occidentaux au cours des quatre prochaines années, a déclaré Capital Economics.

Mais les volumes de ventes de bureaux sont toujours en baisse de 21 % depuis le début de l'année, selon MSCI, ce qui est inférieur à celui du reste du marché britannique. Aucune transaction de plus de 100 millions de livres n'a été enregistrée au cours du premier semestre de cette année, la première période de six mois de ce type depuis 1999, selon CoStar.

Le taux global de vacance des bureaux continue également d'augmenter, atteignant 10,1 % à Londres au troisième trimestre, soit le plus haut niveau depuis plus de 20 ans, selon CoStar. Il atteint près de 17 % dans le quartier des Docklands à l'est de la ville, où Canary Wharf Group envisage de convertir certains espaces vides en hôtels.

VENTES FORCÉES

Les investisseurs et les agents immobiliers affirment que les vendeurs potentiels commencent à accepter les prix plus bas d'aujourd'hui. Certains pourraient être contraints de vendre en raison des coûts de refinancement élevés, selon les banquiers, mais les acheteurs étrangers pourraient être prêts à se lancer.

« De nombreux investisseurs estiment que le Royaume-Uni est un bon endroit pour investir en raison de la stabilité de la situation politique et qu'ils souhaitent s'y investir avant que les prix ne commencent à augmenter », a déclaré Fiona Voon, responsable des marchés de capitaux immobiliers au Royaume-Uni chez BNP Paribas.

Parmi les investisseurs locaux, Schroders prévoit d'investir des centaines de millions de livres dans des biens commerciaux britanniques cette année et l'année prochaine, probablement dans des bureaux de premier ordre. Le marché suscite un intérêt croissant de la part des investisseurs du Moyen-Orient, d'Asie et d'Australie, a déclaré le gestionnaire d'actifs. Il a déclaré qu'il commencerait bientôt à discuter avec des locataires potentiels de la prélocation de sa propre tour de 63 étages prévue au 55 Bishopsgate.

« Dans une certaine mesure, le terme bureaux est un peu un mot à proscrire », a déclaré Nick Montgomery, responsable mondial de l'immobilier chez Schroders. « Dans la situation dans laquelle nous nous trouvons, il s'agit plus d'une opportunité que d'un risque... Le pendule a toujours tendance à aller trop loin. »

Source : Les marchés de pointe

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