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Donald Trump prévoit d'imposer des droits de douane sur le Mexique et le Canada mardi
Résumé:
Le président Donald Trump prévoit d'imposer des tarifs douaniers au Canada et au Mexique à partir de mardi, en plus de doubler le tarif universel de 10 % appliqué aux importations en provenance de Chine.<br><br>
Dans un message publié jeudi sur Truth Social, Trump a déclaré que des drogues illicites telles que le fentanyl étaient introduites en contrebande aux États-Unis à des « niveaux inacceptables » et que les taxes à l'importation obligeraient d'autres pays à lutter contre ce trafic.
« Nous ne pouvons pas permettre à ce fléau de continuer à nuire aux États-Unis. Par conséquent, tant qu’il ne cessera pas ou ne sera pas sérieusement limité, les TARIFS DOUANIERS prévus pour entrer en vigueur le 4 MARS entreront effectivement en vigueur comme prévu », a écrit le président républicain. « La Chine se verra également imposer un tarif supplémentaire de 10 % à cette date. »
La perspective d’une escalade des droits de douane a déjà semé la pagaille dans l’économie mondiale, les consommateurs craignant une aggravation de l’inflation et le secteur automobile et d’autres constructeurs américains souffrant d’une hausse des taxes à l’importation de Trump. Mais Trump a aussi parfois adopté une posture agressive pour n’accorder qu’un sursis de dernière minute, acceptant par exemple une suspension de 30 jours des droits de douane imposés au Canada et au Mexique, qui devaient initialement entrer en vigueur en février.
Réaction du marché
La menace des droits de douane a effrayé les marchés boursiers, l'indice SP 500 ayant chuté de 1,6 % jeudi. Le SP 500 n'est plus que de 1,4 % supérieur à son niveau d'avant la victoire de Trump aux élections de novembre, abandonnant presque tous les gains que le président avait autrefois cités comme preuve d'une reprise économique.
Interrogé jeudi sur le fait que les droits de douane sont en grande partie payés par les consommateurs et les entreprises importatrices, M. Trump a balayé toute inquiétude en déclarant : « C'est un mythe. » Il est possible qu'un dollar plus fort puisse compenser une partie des coûts des droits de douane, mais la déclaration de M. Trump va à l'encontre de la plupart des modèles économiques compte tenu de l'ampleur des taxes qu'il prévoit.
Trump a l’intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Mexique et du Canada, ainsi qu’une taxe plus faible de 10 % sur les produits énergétiques canadiens tels que le pétrole et l’électricité. Cette mesure, qui vise apparemment le trafic de drogue et l’immigration, a incité le Mexique et le Canada à réagir en soulignant leurs efforts actuels pour résoudre ces problèmes. Le Canada a créé un tsar du fentanyl et le Mexique a envoyé 10 000 membres de sa garde nationale à sa frontière avec les États-Unis.
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a déclaré jeudi qu'elle espérait s'entretenir avec M. Trump après les réunions de son cabinet cette semaine à Washington. Le secrétaire mexicain aux Affaires étrangères Juan Ramón de la Fuente devait rencontrer le secrétaire d'Etat Marco Rubio jeudi après-midi.
Trump, « comme vous le savez, a sa façon de communiquer », a déclaré Sheinbaum. Mais elle a assuré que son gouvernement resterait « calme » et optimiste quant à la conclusion d’un accord pour éviter les droits de douane.
« J’espère que nous parviendrons à un accord et que le 4 mars nous pourrons annoncer autre chose », a-t-elle déclaré.
Elle a déclaré que les responsables de la sécurité mexicains discutaient d'un partage de renseignements avec leurs homologues américains qui permettrait de procéder à des arrestations importantes aux États-Unis. Sur le plan économique, elle a déclaré que l'objectif du Mexique était de protéger l'accord de libre-échange négocié sous la première administration Trump entre le Mexique et les États-Unis. Cet accord de 2020, qui incluait le Canada, était une mise à jour de l'Accord de libre-échange nord-américain de 1994.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré que son pays avait investi plus d'un milliard de dollars canadiens pour améliorer la sécurité aux frontières, ajoutant que les ministres et les responsables de son gouvernement étaient également à Washington cette semaine.
« Il n’y a pas d’urgence pour les États-Unis à la frontière avec le Canada en ce qui concerne le fentanyl, et c’est exactement ce que nous démontrons en ce moment », a déclaré M. Trudeau à Montréal. « Si les États-Unis décident d’imposer des tarifs, nous avons déjà partagé les détails de notre plan. Nous avons des produits américains d’une valeur de 30 milliards de dollars qui seront assujettis à des tarifs. Et 125 milliards de dollars de tarifs seront appliqués trois semaines plus tard. Mais nous ne voulons pas nous retrouver dans cette situation. »
Trump a imposé un tarif de 10 % à la Chine pour son rôle dans la fabrication de produits chimiques utilisés pour fabriquer le fentanyl, et cette taxe serait désormais doublée, selon son message sur les réseaux sociaux.
Jeudi, le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, a écrit à Jamieson Greer, le nouveau représentant américain au commerce, que les différends sur le commerce devraient être résolus par le dialogue et les négociations.
Selon Jacob Jensen, analyste des politiques commerciales à l’American Action Forum, un groupe de réflexion de centre-droit, les droits de douane de 25 % imposés au Mexique et au Canada représenteraient une augmentation totale des impôts pour les Américains comprise entre 120 et 225 milliards de dollars par an. Les droits de douane supplémentaires imposés à la Chine pourraient coûter aux consommateurs jusqu’à 25 milliards de dollars.
Le risque d'une hausse des prix et d'un ralentissement de la croissance pourrait avoir un effet négatif sur la politique de Donald Trump, qui avait promis aux électeurs lors de l'élection présidentielle de l'année dernière qu'il pourrait rapidement faire baisser le taux d'inflation, qui a bondi pendant le mandat du président démocrate Joe Biden. Mais Donald Trump a également fait campagne sur l'imposition de droits de douane à grande échelle, qu'il prévoit de lancer le 2 avril en les réajustant pour correspondre aux taxes qu'il détermine comme étant appliquées par d'autres pays sur les produits américains.
« La date du tarif réciproque du 2 avril restera pleinement en vigueur », a déclaré Trump dans le cadre de sa nouvelle publication sur les réseaux sociaux.
Dans une interview accordée à News Nation, Kevin Hassett, directeur du Conseil économique national de la Maison Blanche, a déclaré que les progrès réalisés par le Mexique et le Canada dans la lutte contre le fentanyl « n’étaient pas aussi impressionnants que le président l’avait espéré ». Il existe des différences importantes entre le Canada et le Mexique en ce qui concerne l’ampleur du trafic de drogue. Les agents des douanes américaines ont saisi 43 livres (19,5 kilos) de fentanyl à la frontière canadienne au cours du dernier exercice budgétaire, contre 21 100 livres (9 570 kilos) à la frontière mexicaine.
Hassett a souligné que les tarifs réciproques s'ajouteraient à ceux imposés au Canada et au Mexique.
M. Trump a indiqué mercredi que les pays européens seraient également confrontés à un tarif de 25% dans le cadre de ses tarifs réciproques. Il souhaite également des tarifs distincts sur les automobiles, les puces informatiques et les médicaments pharmaceutiques, qui s'ajouteraient aux tarifs réciproques.
Le président a déjà annoncé qu'il supprimait les exonérations sur ses tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium de 2018, en plus de prévoir des taxes sur les importations de cuivre.
La perspective d’un conflit commercial plus large si d’autres pays imposent leurs propres tarifs de rétorsion effraie déjà les consommateurs américains, compromettant potentiellement la promesse de Trump de déclencher une croissance économique plus forte.
Le Conference Board a annoncé mardi que son indice de confiance des consommateurs avait chuté de 7 points pour atteindre 98,3. Il s'agit de la plus forte baisse mensuelle depuis août 2021, lorsque les pressions inflationnistes ont commencé à se répercuter aux États-Unis alors que l'économie se remettait de la pandémie de coronavirus. Les attentes moyennes d'inflation sur 12 mois sont passées de 5,2 % à 6 % en février, a noté le Conference Board.
« Les mentions du commerce et des tarifs douaniers ont fortement augmenté, pour revenir à un niveau jamais vu depuis 2019 », a déclaré Stephanie Guichard, économiste senior au Conference Board. « Les commentaires sur l’administration actuelle et ses politiques ont notamment dominé les réponses. »
Source: Euronews
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