Intel sauve les meubles au quatrième trimestre mais l'année s'annonce difficile

Samsung Electronics a annoncé vendredi que son bénéfice d'exploitation avait augmenté de 130% au quatrième trimestre, une hausse inférieure aux attentes du marché.

Le premier fabricant mondial de puces et de smartphones a fait état d'un bénéfice d'exploitation de 6.500 milliards de wons (4,31 milliards d'euros) sur la période octobre-décembre, contre 2.820 milliards de wons un an plus tôt.

Le géant sud-coréen a en outre dit s'attendre à ce que la croissance soit limitée au premier trimestre, en raison du ralentissement de la demande de semiconducteurs et des coûts supplémentaires liés à la fourniture de puces haut de gamme à Nvidia .

"Au premier trimestre 2025, l'amélioration globale des bénéfices pourrait être limitée en raison de la faiblesse de l'activité des semiconducteurs", a dit l'entreprise dans un communiqué.

Samsung avait dit au début du mois s'attendre à voir son bénéfice d'exploitation s'établir à 6.500 milliards de wons.

Les actions de la société sud-coréenne SK Hynix ont chuté de 10,9 % à l'ouverture du marché vendredi, les actions du fabricant de semi-conducteurs ayant été touchées par la chute du secteur américain de l'intelligence artificielle en raison des inquiétudes concernant l'impact d'un modèle d'intelligence artificielle chinois à bas prix, DeepSeek.

Hynix est l'un des principaux fournisseurs de puces d'intelligence artificielle haut de gamme du géant américain Nvidia.

Les marchés mondiaux ont évolué dans le vert jeudi, Wall Street ayant été tirée par les résultats d'entreprises, tandis que les places européennes étaient satisfaites par la baisse de taux annoncée par la Banque centrale européenne (BCE).

A New York, le Dow Jones a avancé de 0,38%, l'indice Nasdaq a gagné 0,25% et l'indice élargi S&P 500 a grimpé de 0,53%.

La place new-yorkaise a profité d'une saison des résultats "jusqu'à présent bonne", estime auprès de l'AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.

Les acteurs de marché ont notamment scruté les résultats trimestriels des trois premières entreprises des "Sept Magnifiques", le surnom donné aux géants américains du secteur technologique.

Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a progressé (+1,55%), après avoir conclu l'année 2024 avec des revenus et profits en forte hausse et supérieurs aux attentes. Les prévisions du groupe pour le trimestre en cours sont toutefois jugées décevantes par les analystes.

Le spécialiste américain des véhicules électriques Tesla a publié des chiffres inférieurs aux attentes au quatrième trimestre, mais a tout de même évolué dans le vert (+2,87%), les investisseurs ayant plutôt retenu les prévisions de croissance pour l'année en cours grâce aux avancées dans la conduite autonome notamment.

Microsoft a pour sa part déçu avec une croissance moins bonne qu'escomptée de son "cloud" (informatique à distance), malgré des profits trimestriels s'établissant à 24 milliards de dollars.

Les investisseurs américains étaient aussi en attente des résultats d'Apple et Intel, publiés après la fermeture de Wall Street.

Sur le Vieux continent, les marchés ont abordé avec optimisme la nouvelle baisse de taux décidée par la Banque centrale européenne (BCE): Francfort a terminé en hausse de 0,41%, Paris 0,88% et Milan 0,16%. Londres a gagné 1,04%.

La BCE a abaissé jeudi son principal taux d'intérêt directeur de 0,25 point de pourcentage après sa réunion de politique monétaire. Cette cinquième baisse depuis juin fait passer à 2,75% le taux de dépôt, qui sert de référence, contre 3% auparavant.

Lors de son discours, sa présidente Christine Lagarde "a paru particulièrement confiante sur le fait que l'inflation allait continuer à reculer en zone euro", a fait remarquer Bénédicte Kukla, chargée d'investissement chez Indosuez.

Il est "trop tôt" pour envisager "à quel moment nous devons arrêter" de baisser les taux, a prévenu Christine Lagarde, ajoutant que la croissance allait toutefois "rester faible" dans la zone euro.

Cette décision entérine la divergence entre la politique de la BCE et celle de la banque centrale américaine (Fed) qui a laissé ses taux inchangés mercredi aux Etats-Unis, où la croissance est toujours solide.

Sur le marché obligataire, vers 22H10 GMT, le taux d'intérêt des obligations allemandes à dix ans, référence en Europe, reculait à 2,52%, contre 2,58% la veille. Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se détendait légèrement, à 4,52% contre 4,53% la veille en clôture.

Du côté des changes, vers 22H15 GMT, la devise américaine gagnait 0,22% à 1,0393 dollar pour un euro, après de nouvelles déclarations de Donald Trump sur les droits de douane.

En Europe aussi, les marchés ont pu réagir à une pluie de résultats.

Côtés perdants, Deutsche Bank (-3,12% à Francfort) a publié un bénéfice net en recul en 2024, du fait d'importants frais de litiges.

L'action du géant suédois de l'habillement H&M a reculé de 3,44% à Stockholm, à cause de la baisse de son chiffre d'affaires annuel et malgré un bond de 33% de son bénéfice net sur son exercice décalé. A Paris, le spécialiste des semi-conducteurs STMicroelectronics a dévissé de 10,68%, le marché sanctionnant les anticipations économiques moroses du groupe pour le premier trimestre 2025.

Côté gagnants, l'équipementier de télécommunications Nokia a bondi de 6,82% à Helsinki après avoir enregistré une hausse de 89% de son bénéfice net en 2024.

Les cours du pétrole ont évolué en légère hausse: le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a avancé de 0,38% à 76,87 dollars.

Le cours de son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a grappillé 0,15% à 72,73 dollars.

Intel a fait état jeudi de résultats supérieurs aux attentes sur la période octobre-décembre, mais a dit prévoir pour le trimestre en cours un chiffre d'affaires inférieur au consensus, alors que le groupe fait face à une demande morose pour ses puces et que les investisseurs s'impatientent de l'arrivée d'un nouveau directeur général.

Le titre de la firme basée à Santa Clara, en Californie, progressait de 1,5% dans les échanges boursiers d'après-clôture.

Intel, dont les actions ont perdu l'an dernier près de 60%, tente d'émerger d'une difficile et historique période de transition, qui l'a vu prendre du retard dans la course aux puces servant à alimenter l'intelligence artificielle (IA).

Le groupe dit s'attendre pour le trimestre actuel à un chiffre d'affaires compris entre 11,7 milliards et 12,7 milliards de dollars, alors que les analystes anticipaient en moyenne un montant de 12,87 dollars selon des données LSEG.

Dans un contexte où les entreprises voulant bénéficier au mieux des capacités de l'IA générative se tournent essentiellement vers des processeurs de pointe dédiés, la demande pour les puces plus traditionnelles vendues par Intel s'est grandement fragilisée.

Le co-directeur général par intérim et directeur financier du groupe, David Zinsner, a déclaré dans un entretien que la prévision d'un ralentissement de la demande était basée sur une "saisonnalité normale" et sur les potentiels droits de douane que pourrait imposer l'administration du président américain Donald Trump.

Intel s'attend à ce que son bénéfice ajusté par action soit neutre au premier trimestre. Les analystes anticipaient un bénéfice ajusté de 9 cents par action.

Alors que le directeur général Pat Gelsinger a été licencié le mois dernier, faisant planer une incertitude plus grande encore sur la stratégie du groupe, la co-directrice générale par intérim Michelle Johnston Holthaus a fait savoir que le processus de recherche "avance".

"Nous savons exactement ce que nous devons faire" d'ici la nomination d'un nouveau directeur général, a-t-elle ajouté dans une interview.

Sur la période octobre-décembre, Intel a enregistré un chiffre d'affaires en baisse de 7% sur un an à 14,26 milliards de dollars, battant le consensus qui ressortait à 13,81 milliards.

Les investisseurs individuels ont réagi à la chute du marché en début de semaine, déclenchée par les inquiétudes concernant une startup chinoise d'intelligence artificielle, en achetant un large éventail de valeurs technologiques, selon les données publiées par Vanda Research mercredi.

Les investisseurs particuliers ont investi un dollar sur trois dans les actions de Nvidia (link) au cours des premiers jours de cette semaine, lorsque le fabricant de puces d'intelligence artificielle a subi une perte record de sa valeur de marché en une journée, selon la société de suivi des marchés Vanda.

Vanda a également indiqué que les investisseurs particuliers étaient des acheteurs enthousiastes de Tesla , Broadcom et Apple . Les investisseurs se sont également rués sur les fonds négociés en bourse axés sur la technologie, tels que l'Invesco QQQ Trust et un ETF à effet de levier offrant trois fois le rendement quotidien de l'indice Nasdaq 100.

"Cette opportunité d'achat à la baisse s'avère trop attrayante pour que les investisseurs individuels la laissent passer", ont déclaré les auteurs du rapport VandaTrack, Marco Iachini, vice-président senior de la société, et Lucas Mantle, vice-président.

Au total, Vanda estime qu'entre vendredi et la clôture du marché mardi, les traders ont injecté environ 4,25 milliards de dollars de nouveaux capitaux sur les marchés financiers américains.

Cela a porté la moyenne des entrées de capitaux sur les cinq derniers jours à environ 1,3 milliard de dollars par jour, des niveaux qui n'avaient pas été atteints depuis le lendemain de l'élection présidentielle américaine en novembre.

** Les actions d'Intel augmentent de 2 % à 20,41 $ dans les échanges après les heures de bureau

** La société affiche un chiffre d'affaires de 14,26 milliards de dollars au quatrième trimestre, contre 13,81 milliards de dollars estimés par les analystes, selon les données compilées par LSEG

** Les revenus du premier trimestre devraient se situer entre 11,7 et 12,7 milliards de dollars, contre des estimations de 12,87 milliards de dollars

** Les perspectives "reflètent la faiblesse saisonnière amplifiée par les incertitudes macroéconomiques, la poursuite de la résorption des stocks et la dynamique concurrentielle" - David Zinsner, co-CEO et CFO par intérim

** INTC a chuté de 60 % en 2024