Les États-Unis décident d'accorder jusqu'à 6,35 milliards de dollars à Samsung Electronics et Texas Instruments pour l'achat de puces électroniques

Le litige de licence entre Arm Holdings , et Qualcomm a été porté devant un jury jeudi, après que les avocats des deux parties ont terminé leurs plaidoiries.

Le jury d'un tribunal fédéral américain du Delaware examine si Qualcomm ou Nuvia, une startup que Qualcomm a achetée pour 1,4 milliard de dollars en 2021, a enfreint un accord de licence avec Arm, basée au Royaume-Uni, qui fournit de la propriété intellectuelle aux deux entreprises.

L'affaire pourrait compromettre la percée de Qualcomm sur le marché des PC avec une puce destinée à rivaliser avec Apple et Intel sur le plan de la vitesse.

Lors des plaidoiries finales, l'équipe juridique de Qualcomm a exhorté les huit membres du jury à conclure que le fabricant de puces n'avait pas rompu un contrat avec Arm, en avertissant que le concepteur britannique de puces utilisait son procès pour tenter d'exercer une influence sur les fabricants de puces pour téléphones intelligents.

Karen Dunn, avocate de Qualcomm, a déclaré aux jurés qu'Arm espérait forcer Qualcomm à détruire ses puces à haute vitesse récemment lancées pour les ordinateurs portables à intelligence artificielle, puis menacer des partenaires de licence similaires qui fabriquent des puces pour téléphones portables à partir de sa technologie.

"Vous pouvez être sûrs que le monde nous regarde", a déclaré Karen Dunn aux jurés lors de sa plaidoirie finale.

Daralyn Durie, l'avocate d'Arm, a prévenu le jury que de telles allégations ne faisaient que détourner l'attention de la question à trancher, à savoir si Qualcomm et Nuvia, la start-up acquise en 2021, ont violé les accords de licence.

"Il s'agit d'une tentative de vous faire penser à des choses qui n'ont rien à voir avec la rupture du contrat ", a déclaré Durie.

En 2022, Arm a déclaré que Nuvia et Qualcomm avaient violé le contrat d'Arm pour la technologie Nuvia et, en réponse, l'entreprise britannique a mis fin à l'accord, ce qui obligeait Nuvia à détruire la technologie construite sur la base de cette technologie. Qualcomm affirme que les puces Nuvia en question ont été créées indépendamment d'Arm.

L'avocat d'Arm, Me Durie, a déclaré que si Qualcomm ne voulait pas être obligée de détruire ses microprocesseurs, elle aurait dû respecter les termes de sa licence.

"La décision d'aller de l'avant et d'utiliser toutes ces choses sans licence, c'était leur choix", a déclaré M. Durie. "Aujourd'hui, ils disent que c'était une mauvaise décision et ils sont mécontents. Mais c'était leur décision, pas la nôtre

Le jury s'est réuni pendant trois heures et demie sans parvenir à un verdict et reprendra ses délibérations vendredi matin.

Au cours du procès qui s'est ouvert lundi, Arm a cherché à présenter les mesures prises par Qualcomm comme étant les premières à bafouer les conditions contractuelles standard que l'entreprise britannique utilise avec succès depuis des décennies et qui auraient bouleversé son modèle commercial.

L'enjeu pour Qualcomm était de réaliser des économies annuelles pouvant aller jusqu'à 1,4 milliard de dollars en utilisant les conceptions de Nuvia tout en prétendant que le travail avait été effectué chez Qualcomm, ce qui lui aurait permis d'obtenir un contrat de licence moins coûteux, ont déclaré les avocats d'Arm.

Qualcomm a déclaré qu'Arm l'avait induite en erreur en la poussant à démanteler sa propre équipe de conception, à accroître sa dépendance à l'égard de la technologie d'Arm, puis à essayer d'augmenter les taux de redevance de 400 %. Elle a également cité des documents internes d'Arm qui, selon elle, montrent qu'Arm complotait pour entrer dans le secteur de la fabrication de puces tout en sapant Qualcomm.

Le directeur général d'Arm, Rene Haas, a rejeté ces allégations.

Le département américain du Commerce a annoncé mercredi le versement de 458 millions de dollars à destination du géant sud-coréen des semi-conducteurs SK hynix, afin de soutenir son investissement dans une usine d'emballage de puces spécialisées dans l'Indiana (centre).

L'investissement, d'un montant total de près de 3,9 milliards de dollars, doit permettre de "remplir un manque critique dans la chaîne d'approvisionnement en semi-conducteurs aux Etats-Unis", selon le communiqué du ministère.

L'investissement prévoit également le développement d'une structure de recherche et développement avec l'Université Purdue.

"Avec cet investissement dans SK hynix et leur partenariat avec Purdue, nous renforçons la chaîne d'approvisionnement en équipements pour l'intelligence artificielle d'une manière qu'aucun autre pays au monde ne peut égaler, en créant des centaines d'emplois dans l'Indiana et en nous assurant que cet Etat joue un rôle important dans l'économie américaine et notre sécurité nationale", s'est félicitée la secrétaire au Commerce Gina Raimondo, citée dans le communiqué.

L'investissement devrait en effet permettre la création de plusieurs centaines d'emploi dans la construction du site puis environ un millier d'emplois pour son fonctionnement, estime le département du Commerce.

Voté et signé en 2022, le CHIPS Act a pour ambition de renforcer l'industrie du semi-conducteur aux États-Unis, en y allouant jusque 52 milliards de dollars, après avoir fait le constat que la délocalisation, en partie en Asie, comportait des risques en matière d'approvisionnement, mis en lumière par la pandémie de Covid-19.

Mais le gouvernement américain a multiplié les annonces depuis les élections, avec notamment 6,6 milliards de dollars accordés au groupe taïwanais TSMC et 7,9 milliards à destination d'Intel en novembre, espérant engager les fonds avant la transition et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Le président élu a en effet critiqué le CHIPS Act, préférant parier sur la hausse des droits de douane pour inciter les entreprises à rapatrier tout ou une partie de leur production aux États-Unis.

Les fonds prévus par le CHIPS Act doivent permettre de soutenir la recherche et développement en la matière, alors qu'une bonne part de la chaîne d'approvisionnement actuelle des semi-conducteurs, de leur fabrication à leur emballage, est concentrée dans une poignée de pays asiatiques, avec la Chine, Taïwan et la Corée du Sud au premier rang.

Alors qu'ils produisaient plus de 40% des semi-conducteurs au niveau mondial il y a plusieurs décennies, les États-Unis représentent désormais moins de 10% de la production selon la Maison Blanche, et une part quasi nulle des semi-conducteurs de haute précision.

Le ministère américain du Commerce a finalisé jeudi l'attribution à SK Hynix de subventions gouvernementales à hauteur de 458 millions de dollars pour contribuer au financement d'une usine de conditionnement de puces avancées et d'un centre de recherche et développement pour des produits d'intelligence artificielle dans l'Indiana.

En avril, le fournisseur de Nvidia a déclaré qu'il investirait 3,87 milliards de dollars pour construire l'usine de West Lafayette, qui comprendra une ligne d'assemblage pour produire en masse des puces de mémoire à large bande passante de la prochaine génération. Ces puces sont utilisées dans les unités de traitement graphique qui forment les systèmes d'intelligence artificielle.

Le ministère prévoit également de mettre à disposition 500 millions de dollars de prêts gouvernementaux pour le projet de SK Hynix. Les fonds de subvention seraient distribués lorsque SK Hynix atteindrait les étapes du projet.

Le projet créera 1 000 emplois et comblera une lacune importante dans la chaîne d'approvisionnement en semi-conducteurs des États-Unis, a déclaré le ministère.

Kwak Noh-Jung, directeur général du deuxième fabricant mondial de puces mémoire, a déclaré dans un communiqué que l'entreprise se réjouissait de travailler "à la construction d'une chaîne d'approvisionnement en semi-conducteurs robustes et résistants aux États-Unis"

En août 2022, le Congrès a approuvé un programme de subventions de 39 milliards de dollars pour la fabrication américaine de semi-conducteurs et de composants connexes, ainsi qu'une autorisation de prêt de 75 milliards de dollars.

Le ministère du commerce accorde des subventions importantes aux cinq principaux fabricants de semi-conducteurs: TSMC , Intel , Samsung Electronics , Micron et SK Hynix. Le ministère a maintenant finalisé tous ces contrats, à l'exception de celui de 6,4 milliards de dollars accordé à Samsung (link).

Ce mois-ci, il a finalisé une attribution de 75 millions de dollars (link) à Absolics pour la construction d'une installation en Géorgie afin de fournir des matériaux avancés à l'industrie des semi-conducteurs du pays. Absolics est une filiale de SKC , qui fait partie du deuxième conglomérat sud-coréen SK Group, tout comme SK Hynix.

Des documents internes de Qualcomm ont montré que l'entreprise de puces électroniques estimait pouvoir économiser jusqu'à 1,4 milliard de dollars par an sur les paiements à Arm , en achetant une startup peu connue en 2021, selon des preuves présentées lors d'un procès mercredi.

La projection a fait surface alors que Cristiano Amon, directeur général de Qualcomm, témoignait devant un jury du tribunal fédéral du Delaware de la raison pour laquelle son entreprise avait acheté Nuvia pour 1,4 milliard de dollars en 2021.

"Cela a justifié l'acquisition", a-t-il déclaré à propos des économies potentielles sur les redevances versées à Arm.

Le directeur général de l'entreprise de puces électroniques témoignait dans le cadre d'un procès visant à résoudre les allégations selon lesquelles Arm peut forcer Qualcomm à détruire la technologie qu'elle a acquise parce qu'Arm n'a jamais consenti au transfert des accords de licence de Nuvia.

Qualcomm a utilisé la technologie et le talent acquis auprès de Nuvia pour se lancer sur le marché des PC, où elle espère aider l'écosystème Windows de Microsoft à récupérer les parts de marché perdues au profit d'Apple au cours des dernières années.

Le témoignage de M. Amon mercredi a décrit comment les relations entre Arm et Qualcomm, le plus gros client d'Arm, ont commencé à s'envenimer des années avant que le tribunal ne soit saisi d'un litige entre les deux entreprises. Dans les années 2010, Qualcomm a cessé de concevoir ses propres cœurs de calcul et a décidé d'acheter des modèles sur étagère à Arm.

Vers la fin de la décennie, Qualcomm a estimé que la technologie qu'elle achetait à Arm lui faisait prendre du retard par rapport à Apple sur le marché des smartphones, alors qu'Amon voyait une opportunité de défier Intel sur le marché des ordinateurs portables. Mais Qualcomm n'avait pas de plan viable pour développer ses propres cœurs de calcul afin de réduire sa dépendance à l'égard d'Arm, a témoigné M. Amon.

Cela a changé lorsqu'une équipe d'anciens ingénieurs d'Apple qui avaient participé à la conception des puces phares du fabricant de l'iPhone ont fondé leur propre startup en 2019, appelée Nuvia. Après avoir essayé sans succès de persuader Nuvia de développer des cœurs de calcul pour Qualcomm, Amon a décidé que la meilleure solution était d'acheter la jeune entreprise.

Qualcomm a eu du mal à justifier l'opération. Bien que Nuvia ait des conceptions et des talents recherchés, elle ne dispose pas d'un produit fini et se concentre sur le marché des serveurs, et non sur celui des ordinateurs portables et des appareils mobiles.

Pour justifier la dépense de centaines de millions de dollars ou plus pour l'entreprise, M. Amon a expliqué au conseil d'administration de Qualcomm que la société pourrait économiser jusqu'à 1,4 milliard de dollars par an sur les paiements à Arm en abandonnant la conception des cœurs de calcul d'Arm au profit de ceux basés sur les travaux de Nuvia et de son équipe.

Cette économie théorique de 1,4 milliard de dollars par an repose sur l'hypothèse que Qualcomm entrerait sur un nouveau marché massif de puces pour PC qui nécessiterait des paiements tout aussi massifs à Arm pour l'utilisation de sa technologie.

Ce chiffre est bien plus élevé que les 50 millions de dollars de réduction des revenus provenant de Qualcomm que les dirigeants d'Arm craignaient lors de l'annonce de l'accord sur Nuvia.

Les analystes ont estimé que Qualcomm verse actuellement à Arm environ 300 millions de dollars par an, bien que ce chiffre ne tienne pas compte d'éventuelles expansions de Qualcomm sur de nouveaux marchés.

M. Amon a déclaré qu'il pensait que Qualcomm serait libre de commencer à utiliser la technologie de Nuvia parce que Nuvia et Qualcomm avaient leurs propres licences pour construire des cœurs de calcul qui seraient compatibles avec l'architecture informatique sous-jacente d'Arm.

Les dirigeants d'Arm s'y sont opposés et ont finalement mis fin à la licence de Nuvia, exigeant que Qualcomm détruise toute la technologie de Nuvia qui avait été développée avec elle.

Les plaidoiries finales du procès sont attendues jeudi.

** Les actions du fabricant de batteries Enovix chutent de 5,9 % à 8,45 $

** Le directeur financier d'ENVX, Farhan Ahmad, a quitté l'entreprise et la société est à la recherche d'un remplaçant

** M. Ahmad a indiqué sur LinkedIn qu'il rejoignait le fabricant de puces Intel en tant que directeur financier de Client Computing Group (CCG) en janvier

** Les actions d'Intel ont augmenté de 3,5 % pour atteindre 21,06 $

** En tenant compte des séances, ENVX a chuté de 32,9 % depuis le début de l'année

La Bourse de New York a terminé la semaine en ordre dispersé, peinant à trouver de l'élan avant la réunion de la Banque centrale américaine (Fed) la semaine prochaine, mais conservant de l'enthousiasme pour le secteur des semi-conducteurs.

Le Dow Jones a abandonné 0,20%, l'indice Nasdaq a gagné 0,12% et l'indice élargi S&P 500 terminé à l'équilibre.

"Nous sortons d'une semaine plus négative que positive", a commenté auprès de l'AFP Art Hogan, analyste de B. Riley Wealth Management.

"Certaines données économiques (...) ont été un peu touchées par l'inflation", a-t-il ajouté.

Comme attendu par les analystes, l'indice CPI des prix à la consommation publié mercredi a révélé une nouvelle accélération de l'inflation en novembre aux Etats-Unis, pour le deuxième mois d'affilée, à 2,7% sur un an contre 2,6% en octobre.

Publié jeudi, l'indice de prix à la production PPI est quant à lui ressorti en hausse, les prix de gros ayant progressé de 3% sur un an, contre 2,6% en octobre.

La place américaine attend désormais des nouvelles de la Fed, qui doit se réunir les 17 et 18 décembre pour décider d'une possible baisse de taux.

Après les réductions de septembre et novembre, 97% des acteurs du marché tablent sur une nouvelle coupe d'un quart de point de pourcentage, selon l'outil de CME Group.

Si cette baisse était confirmée, il s'agirait de la dernière avant l'arrivée de l'administration Trump à la Maison Blanche et de la mise en place de mesures politiques qui pourraient s'avérer de nature inflationniste.

La remontée des taux obligataires au cours de la semaine "a suscité une certaine réticence" sur le marché, a aussi souligné M. Hogan.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est hissé à 4,39%, contre 4,33% jeudi en clôture.

"Il faut toutefois juxtaposer cela (...) à l'enthousiasme suscité par certains noms des semi-conducteurs et à un possible regain d'intérêt pour ce secteur", selon M. Hogan.

En tête de gondole, Broadcom s'est envolé (+24,43%) et a dépassé pour la première fois le billion de dollars de capitalisation après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes du marché.

Les investisseurs sont galvanisés par la promesse d'une croissance "massive" liée à l'intelligence artificielle.

Les autres titres du secteur ont évolué en ordre dispersé, Nvidia a lâché 2,30%, Micron a gagné 4,34% et Intel a perdu 2,12%.

UnitedHealth grappillait 0,92%, après être tombé de près de 15% depuis le meurtre du patron de sa branche d'assurance santé, Brian Thompson, à New York. "Le reste du secteur de la santé suit le pas", selon M. Hogan.

L'enseigne de magasins d'ameublement de luxe RH a bondi (+16,95%) après avoir revu ses prévisions annuelles à la hausse.

L'avionneur américain Boeing a gagné du terrain (+1,13%) après avoir annoncé dans un communiqué investir un milliard de dollars en Caroline du Sud pour doper la production de ses appareils 787 Dreamliner.

Le constructeur aéronautique Archer Aviation a brillé (+17,02%) après avoir annoncé jeudi un partenariat exclusif avec la société Anduril Industries, spécialisée dans les technologies de défense, pour développer un véhicule hybride volant à vocation militaire.