Les actions européennes et asiatiques profitent encore de l'effet Nvidia

Les indices boursiers de Taïwan et de Corée du Sud ont progressé de plus de 1% vendredi, les investisseurs ayant salué les solides bénéfices de Nvidia , tandis que la vigueur persistante du dollar a exercé une pression à la baisse sur les principales monnaies des marchés émergents asiatiques.

Les actions à Taipei TWSE:TAIEX ont gagné jusqu'à 2% pour enregistrer leur meilleure journée depuis la mi-octobre, aidées par un gain de 3,5% des actions du plus grand fabricant de puces sous contrat au monde et fournisseur de Nvidia, Taiwan Semiconductor Manufacturing Co .

En Corée du Sud, le KOSPI a gagné jusqu'à 1,2% grâce au fabricant de puces SK Hynix , qui a grimpé de près de 5% après avoir annoncé un plan de rachat d'actions (link).

La jauge MSCI des actions des marchés émergents asiatiques (.MIMS00000PUS), dans laquelle TSMC détient une pondération de 12,4%, était en hausse de 0,3% à 0423 GMT.

"La nuit dernière, les participants au marché ont réévalué les craintes initiales concernant les prévisions de ventes de Nvidia et semblent se rassurer avec le tableau plus large qui met toujours en évidence la demande robuste pour les produits et les solutions liés à l'IA", a déclaré Yeap Jun Rong, un stratège de marché chez IG.

À Singapour, le dollar était en hausse de 0,1 % tandis que les actions ont légèrement augmenté. Le pays a revu à la hausse (link) ses perspectives économiques pour 2024, la croissance du troisième trimestre ayant dépassé les attentes et les estimations initiales.

"Le dollar singapourien reste largement tributaire des mouvements généraux du dollar américain. Ainsi, malgré les bonnes performances de l'économie, la monnaie n'en a pas profité", a déclaré Khoon Goh, responsable de la recherche sur l'Asie chez ANZ.

La monnaie est en baisse de 1,9 % depuis le début de l'année, après avoir perdu environ 5 % depuis octobre, en raison de la résurgence du billet vert.

En Malaisie, le ringgit et les actions n'ont pas été affectés après que les données aient montré que l'inflation d'octobre a augmenté à un rythme légèrement plus rapide que prévu.

"L'inflation est assez bien contenue en Malaisie. Nous ne nous attendons donc pas à ce qu'il y ait des conséquences immédiates sur la monnaie ou sur la politique monétaire", a déclaré M. Goh.

À l'échelle mondiale, les marchés restent sur le qui-vive en raison du risque d'une nouvelle escalade du conflit entre la Russie et l'Ukraine, après que la Russie a abaissé son seuil d'utilisation des armes nucléaires et tiré (link) un missile balistique hypersonique à portée intermédiaire sur une ville ukrainienne.

En Inde, l'indice Nifty 50 était en hausse de 0,7 %, grâce à un rebond des valeurs financières, tandis que la plupart des actions du groupe Adani ont prolongé leurs pertes dans une deuxième journée après que le milliardaire Gautam Adani a été inculpé (link) par les procureurs américains pour des allégations de corruption et de fraude.

FAITS MARQUANTS:

** L'IPC d'octobre de la Malaisie augmente (link) de 1,9% en glissement annuel, légèrement au-dessus des prévisions

** Les entreprises britanniques investiront (link) 8,5 milliards de dollars dans la transition énergétique de l'Indonésie, selon le président

** Singapour: la croissance économique de (link) pourrait dépasser 3,5 % en 2024

La Bourse de Tokyo grimpe vendredi à la mi-séance, dopée par les semiconducteurs dans le sillage de Wall Street, tandis que le bitcoin a franchi la barre des 99.000 dollars, un nouveau record, toujours enflammé par "l'effet Trump".

La plus importante cryptomonnaie par la capitalisation a atteint de nouveaux sommets pendant les échanges asiatiques, dépassant la barre de 99.000 dollars pour la première fois et atteignant 99.368,31 dollars vers 06H20 GMT.

Il avait dépassé les 95.000 dollars seulement la veille. Depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine le 5 novembre, la valeur du bitcoin a gonflé de 45%. Le nouvel élu prendra ses fonctions en janvier.

"Le bitcoin a gagné plus de 3.000 dollars (depuis jeudi matin) et s'approche du niveau-clé des 100.000 dollars: une envolée alimentée par l'information que Donald Trump pourrait créer un département officiel chargé des cryptomonnaies au sein de son gouvernement", a observé Kathleen Brooks, experte du courtier XTB.

"La crypto-monnaie a été le plus grand bénéficiaire de l'élection de Trump: pourrait-il être le président qui leur permettra de se généraliser, les Américains pourront-ils utiliser des crypto pour payer leurs impôts? Il y a plus de chances que cela se produise désormais", a-t-elle ajouté.

Donald Trump a promis d'assouplir drastiquement la réglementation sur le secteur des monnaies numériques et pourrait établir une réserve stratégique de bitcoins aux Etats-Unis, qui pourrait pousser d'autres pays à accorder davantage de légitimité à cette monnaie virtuelle.

A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei s'affichait en hausse de 0,96% à 38.389,20 points, et l'indice élargi Topix de 0,73% à 2.702,23 points.

Un rebond tiré par les titres liés aux semi-conducteurs, dans le sillage d'une bonne performance de Wall Street la veille.

"Sur le marché japonais, qui a enregistré une nette correction récemment, on s'attendait à ce qu'un regain d'appétit intervienne", a observé Keita Yamaguchi, de Monex Securities.

Les investisseurs ont finalement été soulagés par les résultats robustes du champion américain des puces Nvidia, porte-étendard de l'essor de l'intelligence artificielle, même si ses prévisions de vente et de tassement de ses marges avaient déçu le marché dans un premier temps.

Après avoir plongé jeudi, les groupes nippons liés au semiconducteurs, poids lourds de la cote japonaise, rebondissaient vers 03H30 GMT: Tokyo Electron (+2,08%), Advantest (+0,80%)...

A Taipei, le mastodonte des puces les plus sophistiquées TSMC bondissait de 2,97%.

Sur le marché des changes, la monnaie japonaise tentait toujours de se ressaisir face au dollar: il s'échangeait à 154,26 yens pour un dollar vers 03H30 GMT.

Les places chinoises ont décroché, dans des marchés toujours happés par la morosité persistante de la conjoncture de la deuxième économie mondiale, le risque de tensions commerciales accrues et l'impact incertain des mesures de relance de Pékin.

Vers 03H30 GMT, l'indice Hang Seng de Hong Kong perdait 1,29% à 19.348,36 points. L'indice composite de Shanghai perdait 0,99% à 3.336,93 points et celui de Shenzhen 0,82% à 2.022,35 points.

Le géant chinois de l'internet Baidu s'effondrait de 8,59% à Hong Kong après avoir annoncé jeudi une baisse de 3% de son chiffre d'affaires trimestriel, rappel du ralentissement de son activité.

Les cours du pétrole, eux, continuaient de progresser dans les échanges asiatiques, sur fond de tensions géopolitiques persistantes --notamment autour du conflit ukrainien.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,24% à 74,41 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain 0,31% à 70,31 dollars.

Les prévisions de revenus de Nvidia ont déçu Wall Street mercredi (link), soulevant des questions quant à l'essoufflement du boom de l'intelligence artificielle. Mais la réponse, selon les dirigeants de Nvidia, les analystes et les investisseurs, est un non retentissant.

Les actions du fabricant de puces ont chuté de plus de 3 % dans les échanges avant bourse jeudi, tandis que ses pairs Advanced Micro Devices , Intel et Qualcomm ont reculé entre 0,8 % et 1,4 %.

Les entreprises désireuses de créer de nouveaux systèmes d'intelligence artificielle utilisant les puces de qualité supérieure de Nvidia ne manquent pas, et la plus grande société cotée en bourse au monde les vend aussi vite que son sous-traitant de fabrication de puces, Taiwan Semiconductor Manufacturing Co(TSMC) , peut les fabriquer.

Les actions cotées en bourse de TSMC ont chuté de 1,7 % avant la cloche.

Nvidia a prévu sa plus faible croissance de revenus (link) en sept trimestres mercredi, et a déclaré que les contraintes de la chaîne d'approvisionnement conduiraient à ce que la demande pour ses puces dépasse l'offre pendant plusieurs trimestres au cours de l'exercice 2026.

La fabrication de ces puces est difficile, et un défaut découvert dans l'une d'entre elles au cours de l'été n'arrange rien.

La nouvelle puce phare de Nvidia, baptisée Blackwell, est en fait composée de plusieurs puces qui doivent être collées ensemble dans le cadre d'un processus complexe que l'industrie des puces appelle l'emballage avancé. Alors que TSMC s'efforce d'augmenter sa capacité (link), l'emballage reste un goulot d'étranglement pour Nvidia et d'autres fabricants de puces.

"Blackwell ajoute un emballage plus avancé de TSMC que les puces précédentes, ce qui ajoute un problème", a déclaré Ben Bajarin, directeur général et analyste principal de la société de recherche Creative Strategies. Il s'attend à ce que Nvidia ait une demande supérieure à sa capacité de production pour l'ensemble de l'année 2025.

Les erreurs de Nvidia ont exacerbé les problèmes.

Le défaut de conception de Blackwell a contraint Nvidia à entreprendre ce qu'elle appelle un "changement de masque" Le directeur général Jensen Huang a déclaré que le défaut, qui a depuis été corrigé, a réduit le rendement des puces Blackwell, c'est-à-dire la proportion de puces qui sortent de la chaîne de fabrication en étant pleinement fonctionnelles.

Nvidia n'a jamais donné de détails sur le défaut, mais les puces complexes comme Blackwell peuvent prendre des mois à produire car elles nécessitent des centaines d'étapes de fabrication. Nombre de ces étapes consistent à faire passer une lumière ultraviolette à travers une série de masques complexes afin de projeter l'image des circuits d'une puce sur un disque de silicium - un processus qui s'apparente à l'impression de la puce.

Le changement de masque semble avoir retardé les délais de production de Nvidia et lui avoir coûté de l'argent, selon les analystes.

"Il y a un risque que les goulots d'étranglement s'aggravent au lieu de s'améliorer, ce qui pourrait nuire aux projections de revenus", a déclaré Michael Schulman, directeur des investissements chez Running Point Capital.

Lors d'une conférence téléphonique avec les investisseurs, les dirigeants de Nvidia ont déclaré que la société avait expédié environ 13 000 échantillons de sa nouvelle puce et qu'elle s'attendait à dépasser ses estimations initiales selon lesquelles elle en vendrait pour plusieurs milliards de dollars au cours de ce trimestre.

"Nous sommes au début de la montée en puissance de notre production, qui s'accompagne toujours d'opportunités d'amélioration du rendement", a déclaré M. Huang à Reuters mercredi. "Nous faisons passer Blackwell de zéro à quelque chose d'extrêmement important. Par définition, les lois de la physique disent qu'il y a une limite à la rapidité de la montée en puissance"

À court terme, l'augmentation de la production devrait peser sur les marges brutes.

Les dirigeants de Nvidia ont prévenu les investisseurs que les marges de l'entreprise baisseraient de plusieurs points de pourcentage pour se situer dans la fourchette basse de 70 % jusqu'à ce que les problèmes de production soient résolus.

Hendi Susanto, gestionnaire de portefeuille chez Gabelli Funds, qui détient des actions Nvidia, a déclaré qu'il ne faisait aucun doute que la demande pour les puces de l'entreprise resterait "absolument et exceptionnellement forte" dans un avenir prévisible.

"L'élément clé est l'offre - la quantité d'offre que Nvidia peut produire", a-t-il déclaré.

Le bitcoin a frôlé 98.000 dollars jeudi, un nouveau record, tandis que, sur les Bourses asiatiques, les valeurs tech étaient plombées par les prévisions jugées décevantes du champion américain de puces Nvidia, et que l'indien Adani plongeait après l'inculpation de son dirigeant.

Toujours portée par "l'effet Trump", la plus importante cryptomonnaie par la capitalisation s'est à nouveau envolée à de nouveaux sommets pendant les échanges asiatiques, dépassant la barre de 95.000 dollars pour la première fois et atteignant 97.892 dollars vers 05H30 GMT, en hausse d'environ 10% sur la séance.

Depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine le 5 novembre, la valeur du bitcoin a gonflé de plus de 40%. Le nouvel élu prendra ses fonctions en janvier.

"Le bitcoin est en route pour la valorisation phénoménale de 100.000 dollars, porté par la confiance grandissante dans le fait que l'administration Trump inaugurera une ère favorable aux cryptomonnaies, et les spéculateurs se rallient à ce récit, alimentant la frénésie" du marché, a observé Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management.

Parmi les mesures attendues, celle d'une réserve stratégique de bitcoins aux Etats-Unis, qui pourrait pousser d'autres pays à accorder davantage de légitimité à cette monnaie virtuelle.

Donald Trump a également promis d'assouplir drastiquement la réglementation sur le secteur des monnaies numériques.

Le conglomérat du magnat indien de l'énergie Gautam Adani a bu la tasse jeudi à la Bourse de Bombay, après l'inculpation de l'homme d'affaires aux Etats-Unis pour corruption.

Le cours de la holding Adani Enterprises a plongé de 10% à l'ouverture des échanges, avant de perdre près de 20% vers 06H15 GMT. Sa filiale Adany Energy Solutions, directement visée par la justice américaine, s'effondrait de 20%.

A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé en repli de 0,85% à 38.026,17 points, et l'indice élargi Topix a perdu 0,57% à 2.682,81 points

Le marché a été pénalisé par la publication des résultats de l'américain Nvidia, intervenue après la clôture de Wall Street.

Le géant des puces, considéré comme le porte-étendard de la révolution de l'intelligence artificielle (IA) générative, a certes de nouveau largement dépassé les attentes moyennes de bénéfice trimestriel.

"Pour autant, les prévisions de ventes pour le quatrième trimestre n'ont pas atteint la limite supérieure de la fourchette de prévisions des analystes, ce qui a fait chuter l'action du groupe dans les échanges (américains) d'après-Bourse" et refroidi l'ensemble du secteur de la tech en Asie, a souligné Keita Yamaguchi, du courtier Monex Securities.

Poids lourds de la cote japonaise, les groupes liés au semiconducteurs ont trébuché de concert: Tokyo Electron (-0,41%), Renesas (-0,66%) et Advantest (-1,63%). A Taipei, le mastodonte des puces les plus sophistiquées TSMC abandonnait 1,46%.

Sur le marché des changes, le yen tente de se ressaisir face au dollar dans les échanges asiatiques. La monnaie japonaise s'échangeait à 154,66 yens pour un dollar vers 06H15 GMT, contre quelque 155,50 yens la veille au soir.

Le yen a décroché ces dernières semaines face à un dollar renforcé par la perspective de politiques inflationnistes par la future administration de Donald Trump, ce qui poussera à un endettement accru et des taux maintenus à un niveau élevé - plus attractifs pour un investisseur.

Les cambistes ont guetté jeudi les déclarations du gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Kazuo Ueda, qui est resté évasif sur une hausse des taux en décembre sans contredire ce scénario - confortant l'attente de ce relèvement par le marché.

Les propos du responsable ont aussitôt provoqué une soudaine progression du yen, qui bénéficierait d'un relèvement de taux demeurant encore extrêmement bas.

Dans des échanges peu fournis, les places chinoises oscillent autour de l'équilibre, dans un marché tiraillé entre la morosité persistante de la conjoncture de la deuxième économie mondiale, le risque de tensions commerciales accrues et l'attente d'un impact des mesures de relance annoncées par Pékin.

Vers 06H15 GMT, l'indice Hang Seng de Hong Kong cédait 0,38% à 19.630,83 points. L'indice composite de Shanghai perdait 0,34% à 3.356,67 points et celui de Shenzhen 0,43%.

Les cours du pétrole, eux, avançaient à la même heure: le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,26% à 73,00 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain 0,31% à 68,96 dollars.

Les prévisions de revenus de Nvidia ont déçu Wall Street mercredi (link), soulevant des questions quant à l'essoufflement du boom de l'intelligence artificielle. Mais la réponse, selon les dirigeants de Nvidia, les analystes et les investisseurs, est un non retentissant.

Les entreprises désireuses de créer de nouveaux systèmes d'intelligence artificielle utilisant les puces de qualité supérieure de Nvidia ne manquent pas, et la plus grande société cotée en bourse au monde les vend aussi vite que son sous-traitant en fabrication de puces, Taiwan Semiconductor Manufacturing Co , peut les fabriquer.

Mercredi, Nvidia a prévu sa plus faible croissance de revenus (link) en sept trimestres, ce qui a fait chuter son action de 2,5 % après les heures d'ouverture, et a déclaré que les contraintes de la chaîne d'approvisionnement feraient en sorte que la demande pour ses puces dépasserait l'offre pendant plusieurs trimestres au cours de l'exercice 2026.

La fabrication de ces puces est difficile, et un défaut découvert dans l'une d'entre elles au cours de l'été n'arrange pas les choses.

La nouvelle puce phare de Nvidia, baptisée Blackwell, est en fait composée de plusieurs puces qui doivent être collées ensemble dans le cadre d'un processus complexe que l'industrie des puces appelle l'emballage avancé. Alors que TSMC s'efforce d'augmenter sa capacité (link), l'emballage reste un goulot d'étranglement pour Nvidia et d'autres fabricants de puces.

"Blackwell ajoute un emballage plus avancé de TSMC que les puces précédentes, ce qui ajoute un problème", a déclaré Ben Bajarin, directeur général et analyste principal de la société de recherche Creative Strategies. Il s'attend à ce que Nvidia ait une demande supérieure à sa capacité de production pour l'ensemble de l'année 2025.

Les erreurs de Nvidia ont exacerbé les problèmes.

Le défaut de conception de Blackwell a contraint Nvidia à entreprendre ce qu'elle appelle un "changement de masque" Le directeur général Jensen Huang a déclaré que le défaut, qui a depuis été corrigé, a réduit le rendement des puces Blackwell, c'est-à-dire la proportion de puces qui sortent de la chaîne de fabrication en étant pleinement fonctionnelles.

Nvidia n'a jamais donné de détails sur le défaut, mais les puces complexes comme Blackwell peuvent prendre des mois à produire car elles nécessitent des centaines d'étapes de fabrication. Nombre de ces étapes consistent à faire passer une lumière ultraviolette à travers une série de masques complexes afin de projeter l'image des circuits d'une puce sur un disque de silicium - un processus qui s'apparente à l'impression de la puce.

Le changement de masque semble avoir retardé les délais de production de Nvidia et lui avoir coûté de l'argent, selon les analystes.

"Il y a un risque que les goulots d'étranglement s'aggravent au lieu de s'améliorer, ce qui pourrait nuire aux projections de revenus", a déclaré Michael Schulman, directeur des investissements chez Running Point Capital.

Lors d'une conférence téléphonique avec les investisseurs, les dirigeants de Nvidia ont déclaré que la société avait expédié environ 13 000 échantillons de sa nouvelle puce et qu'elle s'attendait à dépasser ses estimations initiales selon lesquelles elle en vendrait pour plusieurs milliards de dollars au cours de ce trimestre.

"Nous sommes au début de la montée en puissance de notre production, qui s'accompagne toujours d'opportunités d'amélioration du rendement", a déclaré M. Huang à Reuters mercredi. "Nous faisons passer Blackwell de zéro à quelque chose d'extrêmement important. Par définition, les lois de la physique disent qu'il y a une limite à la rapidité de la montée en puissance"

À court terme, l'augmentation de la production devrait peser sur les marges brutes.

Les dirigeants de Nvidia ont prévenu les investisseurs que les marges de l'entreprise baisseraient de plusieurs points de pourcentage pour se situer dans la fourchette basse de 70 % jusqu'à ce que les problèmes de production soient résolus.

Hendi Susanto, gestionnaire de portefeuille chez Gabelli Funds, qui détient des actions Nvidia, a déclaré qu'il ne faisait aucun doute que la demande pour les puces de l'entreprise resterait "absolument et exceptionnellement forte" dans un avenir prévisible.

"L'élément clé est l'offre - la quantité d'offre que Nvidia peut produire", a-t-il déclaré.

Nvidia a prévu un chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre légèrement supérieur aux estimations mercredi, mais n'a toujours pas répondu aux attentes élevées de certains investisseurs qui en ont fait l'entreprise la plus valorisée au monde.

Les actions de la société basée à Santa Clara, en Californie, ont chuté d'environ 2 % dans les échanges prolongés. Elles avaient clôturé en baisse de 0,8 % au cours de la séance régulière.

La société a prévu un chiffre d'affaires de 37,5 milliards de dollars, plus ou moins 2 %, pour le quatrième trimestre, contre une estimation moyenne des analystes de 37,09 milliards de dollars, selon les données compilées par LSEG.

Bien qu'il s'agisse d'un taux de croissance stupéfiant grâce à la forte demande pour les puces de l'entreprise qui constituent le cerveau des systèmes complexes d'IA générative, il marque un net ralentissement par rapport aux trimestres précédents au cours desquels Nvidia affichait le plus souvent des ventes qui avaient au moins doublé.

"L'ère de l'IA est en plein essor, propulsant un changement mondial vers l'informatique NVIDIA", a déclaré Jensen Huang, CEO de Nvidia. "La demande pour Hopper et l'anticipation pour Blackwell - en pleine production - sont incroyables alors que les fabricants de modèles de base augmentent le pré-training, le post-training et l'inférence", a-t-il déclaré, faisant référence à deux puces d'IA très performantes.

Les prévisions de Nvidia pour le quatrième trimestre indiquent que la croissance du chiffre d'affaires de l'entreprise ralentira à environ 69,5 %, contre 94 % au troisième trimestre.

Les attentes étaient élevées avant les résultats, les actions de Nvidia ayant augmenté de plus de 20 % au cours des deux derniers mois et ayant atteint un record intrajournalier lundi. L'action a presque quadruplé depuis le début de l'année et a été multipliée par plus de neuf au cours des deux dernières années.

"Les investisseurs se sont habitués à des résultats exceptionnels de la part de cette société, mais cela devient de plus en plus difficile", a déclaré Ryan Detrick, stratège en chef du marché chez Carson Group. "Il s'agit toujours d'un rapport très solide, mais la vérité est que lorsque la barre est aussi haute, cela rend les choses encore plus difficiles

Alors que la demande pour les puces de l'entreprise monte en flèche, les problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement ont empêché Nvidia d'annoncer les chiffres d'affaires les plus élevés qui ont contribué à faire d'elle la coqueluche de Wall Street.

L'un des goulets d'étranglement pour l'approvisionnement en puces a été la capacité limitée des techniques de fabrication avancées chez TSMC , le partenaire de fabrication de l'entreprise.

La société a enregistré un bénéfice ajusté de 81 cents par action au troisième trimestre, contre des estimations de 75 cents par action.

Le chiffre d'affaires du segment des centres de données, qui représente la majorité des revenus de Nvidia, a augmenté de 112 % pour atteindre 30,77 milliards de dollars au cours du trimestre qui s'est terminé le 27 octobre. Ce segment avait enregistré une croissance de 154 % au cours du trimestre précédent.

Les ventes de Nvidia sont stimulées par les dépenses continues des entreprises de l'informatique en nuage pour ses puces, car elles développent des centres de données capables de gérer les besoins de traitement complexes de l'IA générative.

La société a déclaré qu'elle avait corrigé un défaut de conception (link) avec ses puces Blackwell en modifiant les plans utilisés par TSMC pour les fabriquer.

"Les rumeurs concernant d'éventuels problèmes de chaîne d'approvisionnement suscitent clairement des inquiétudes", a déclaré l'analyste Bob O'Donnell de TECHnalysis Research.

L'entreprise a déclaré que la marge brute ajustée s'était contractée à 75 %.