Les marchés en Asie digèrent la Fed, le japonais Advantest rassure sur l'IA

La Bourse de Tokyo faisait du surplace jeudi après Wall Street, digérant le statu quo de la banque centrale américaine (Fed) et en dépit de rebond de l'équipementier de semi-conducteurs Advantest, tandis qu'une partie des marchés asiatiques restaient fermés pour le Nouvel an lunaire.

A la Bourse de Tokyo vers 01H30 GMT, l'indice vedette Nikkei grignotait 0,08% à 39.445,40 points, et l'indice élargi Topix cédait 0,08% à 2.773,56 points.

La place tokyoïte avait ouvert en repli dans le sillage de New York, continuant d'analyser la décision du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui a décidé mercredi de laisser ses taux inchangés.

"La Fed a interrompu son cycle de baisse des taux et ne s'est pas engagée sur ses futures décision, affirmant plutôt qu'elle ne se précipiterait pas pour ajuster sa position, selon son président Jerome Powell (...) La Fed est de retour en mode attentiste", commente Kathleen Brooks, du courtier XTB.

De quoi inciter les cambistes à délaisser le dollar pour se tourner jeudi vers la devise japonaise: celle-ci est dopée par la perspective de voir la Banque du Japon, à rebours de la Fed, accélérer ses hausses de taux, après un relèvement la semaine dernière.

Vers 01H30 GMT, la monnaie nippone grimpait de 0,44% à 154,55 yens pour un dollar.

Plombé par l'onde de choc de l'outsider chinois de l'intelligence artificielle de DeepSeek, le japonais Advantest, producteur d'équipements pour l'industrie des semi-conducteurs, avait dévissé d'environ 20% en début de semaine avant de remonter un peu mercredi.

Le groupe, fournisseur du géant américain des puces Nvidia, rebondissait de nouveau avec vigueur jeudi (+4,12%), alors même que les autres titres tech connaissaient des fortunes contrastées à Tokyo.

"Certes le cours de Nvidia a encore fortement chuté (mercredi), à la perspective que le président Trump pourrait durcir les restrictions de ses ventes à la Chine, mais à l'inverse l'équipementier néerlandais ASML a annoncé de solides résultats", souligne Kosuke Oka, du courtier Monex Securities.

Surtout, Advantest lui-même a révisé en très forte hausse, de presque 40%, ses prévisions de bénéfice opérationnel pour son exercice annuel, rassurant sur la santé du secteur, insiste M. Oka.

Les titres tech à Tokyo ont dévissé en début de semaine par imitation des dégringolades à Wall Street, où les valorisations étaient jugées très exagérées, mais la situation est différente au Japon et "on peut se demander si les récentes inquiétudes ne sont pas exagérées", observent les experts de UBS.

Si, grâce à la concurrence accrue encouragée par DeepSeek, "la productivité s'améliore parallèlement aux innovations technologiques, cela pourrait être positif pour les attentes du marché" et le virage de l'IA devrait continuer de porter la place tokyoïte, estiment-ils.

Le constructeur automobile Nissan a bondi d'environ 5% dans les premiers échanges et restait en hausse de 2,5% vers 01H30 GMT.

Le groupe a indiqué mercredi qu'il se préparait à réduire sa production dès avril dans ses usines américaines, tablant sur des réductions d'effectifs --rassurant les investisseurs sur la mise en place des ajustements promis fin 2024.

En fortes difficultés financières, Nissan avait annoncé supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux, avant d'ouvrir en décembre des négociations pour fusionner avec son compatriote bien plus robuste, Honda.

Les Bourses de Hong Kong et de Chine continentales restaient fermées en raison des congés du Nouvel an chinois.

Les cours du pétrole se reprenaient légèrement jeudi après avoir décroché la veille suite à un rebond des stocks américains de brut.

Vers 01H30 GMT, le baril de WTI américain rebondissait de 0,26% à 72,81 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,14% à 76,69 dollars.

Le constructeur automobile japonais Nissan Motor offre des indemnités de départ aux travailleurs et réduit les équipes dans trois usines américaines, a déclaré jeudi un porte-parole de la société, alors que le constructeur automobile s'efforce de réduire ses coûts de 2,6 millions de dollars à l'échelle mondiale.

Nissan proposera des mesures de séparation aux travailleurs de ses usines d'assemblage de véhicules de Smyrna (Tennessee) et de Canton (Mississippi), ainsi qu'à ceux de son usine de moteurs de Decherd (Tennessee).

Le troisième constructeur automobile japonais en volume supprimera une des deux équipes de la chaîne de production de son véhicule utilitaire sport Rogue à Smyrna à partir d'avril, et celle de la berline Altima à Canton à partir de septembre.

Outre Smyrna, Nissan produit également des Rogue dans son usine de Kyushu, dans le sud-ouest du Japon, sa principale usine sur son marché domestique. Reuters a précédemment rapporté que (link) Nissan réduirait la production d'un tiers en août 2024 dans cette usine en raison de la faible demande américaine pour certains modèles de sa gamme vieillissante, y compris le Rogue.

Le porte-parole de Nissan a refusé de préciser le nombre de travailleurs américains qui, espère-t-il, accepteront l'offre de rachat volontaire. L'entreprise pourrait supprimer jusqu'à 1 500 emplois, comme l'a rapporté le journal Nikkei plus tôt dans la journée de jeudi.

Nissan ne prévoit pas de procéder à des licenciements involontaires, a déclaré le porte-parole, ajoutant que l'entreprise employait plus de 11 700 personnes dans les trois usines américaines à la fin de l'année 2024.

En novembre, l'entreprise a annoncé un plan (link) visant à supprimer 9 000 emplois dans le monde et à réduire la capacité maximale de ses 25 lignes de production de véhicules, alors qu'elle souffre d'un effondrement des ventes en Chine et en Amérique du Nord.

Moins de deux mois après le dévoilement de ce plan, Nissan et Honda Motor ont déclaré qu'ils allaient entamer des négociations (link) en vue d'une fusion qui pourrait donner naissance au troisième groupe automobile mondial, avec une production annuelle de 7,4 millions de véhicules.

Les marchés mondiaux ont évolué en ordre dispersé mercredi, Wall Street ayant été peu impressionnée par la décision de la banque centrale américaine (Fed) de laisser ses taux inchangés, tandis que les places européennes ont fermé avant cette décision.

A Wall Street, le Dow Jones a perdu 0,31%, l'indice Nasdaq a lâché 0,51% et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,47%.

Les Bourses mondiales attendaient mercredi la décision du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui a, à l'issue de sa réunion, choisi de laisser ses taux inchangés.

"La Fed a clairement fait ce qui était attendu" par les marchés, a résumé auprès de l'AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

"Ils n'ont pas modifié les taux, ils n'ont pas changé grand-chose à leur formulation, (...) et il n'y a pas de changement dans les prévisions de baisse des taux", a-t-il ajouté.

Pour sa première décision sous le nouveau mandat de Donald Trump, la banque centrale américaine a en effet décidé à l'unanimité de maintenir ses taux d'intérêt dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.

"Le taux de chômage s'est stabilisé à un niveau bas ces derniers mois, et le marché du travail reste solide", a indiqué la Fed dans un communiqué.

Dans le même temps, la banque centrale relève que l'inflation reste "quelque peu élevée", au-dessus de la cible de 2% fixée par l'institution monétaire.

Les marchés attendaient "davantage les commentaires de Jerome Powell (le président de la Fed, ndlr) plutôt que la décision en elle-même", a commenté Lionel Melka, gérant de Swann Capital. Mais là aussi, ils n'ont pas eu de grande surprise.

Interrogé par la presse sur Donald Trump, M. Powell a déclaré que l'institution "attendra et étudiera" les effets des politiques menées par le président avant de déterminer quels seront les mouvements à venir les plus pertinents concernant ses taux d'intérêt.

Côté entreprises, "le marché était dans l'expectative" durant la séance avant une nouvelle série de résultats trimestriels très attendue, ceux des géants américains de la tech.

En Europe, les marchés ont fermé avant la décision de la Fed.

Francfort a repris son ascension et a terminé en hausse de 0,97%, après avoir battu un nouveau record à 21.671,59 points en cours de séance.

Milan a gagné 0,62%, Londres 0,28% tandis que Paris a cédé 0,32%.

"Le sentiment sur les marchés financiers européens reste positif et les investisseurs continuent de se ruer sur les actions technologiques et automobiles", a commenté Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Par ailleurs, la Banque centrale européenne (BCE) devrait annoncer jeudi une nouvelle baisse de ses taux d'intérêt, propice à soutenir la faible croissance en zone euro, même si les incertitudes sur la politique à venir de Donald Trump compliquent sa tâche.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à dix ans est resté stable par rapport à la veille, à 4,53%. En Europe, son équivalent allemand atteignait 2,58%, contre 2,56%.

Le billet vert restait quasiment stable face au statu quo de la Fed, glanant vers 20H30 GMT 0,17% par rapport à l'euro, à 1,0417 dollar et 0,01% vis-à-vis de la livre.

Le prix du baril de Brent a baissé de 1,17% à 76,58 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) a perdu 1,56% à 72,62 dollars.

Le géant américain du café Starbucks a nettement avancé (+8,63%) après avoir dépassé les attentes au premier trimestre de son exercice décalé, malgré un recul de ses ventes que son nouveau patron tente d'inverser avec le changement "radical" de stratégie qu'il tente d'insuffler.

Aux Pays-Bas, le géant des équipements pour l'industrie des semi-conducteurs ASML (+5,55% à Amsterdam) a publié un chiffre d'affaires de 28,3 milliards d'euros en 2024, plus que sa prévision de 28 milliards, et légèrement au-dessus des 27,6 milliards d'euros enregistrés l'année précédente.

Première capitalisation en Europe, LVMH a fait état d'un recul de son bénéfice net de 17%, à 12,55 milliards d'euros en 2024. Son chiffre d'affaires est en repli de 2% à 84,7 milliards d'euros.

LVMH a cédé 4,98%, Kering 5,40%, Christian Dior 5,28%, et L'Oréal 3,06%.

Honda Motor a déclaré mercredi qu'il allait augmenter ses investissements dans trois usines automobiles de l'Ohio de 300 millions de dollars afin d'avoir la flexibilité de construire des VE, des hybrides et des véhicules à essence sur la même ligne d'assemblage.

En 2022, le constructeur automobile japonais avait annoncé son intention d'investir 700 millions de dollars dans trois usines, mais ce montant est désormais porté à 1 milliard de dollars, a déclaré Jennifer Thomas, vice-présidente principale de l'unité américaine de Honda. Elle a également fait part de ses inquiétudes quant aux projets de l'administration du président Donald Trump de réduire les incitations pour les véhicules électriques (link).

Honda construit également une usine de batteries en coentreprise dans l'Ohio avec LG Energy Solution , dans laquelle l'investissement total devrait s'élever à 4,4 milliards de dollars dans le cadre de son Honda EV Hub dans l'Ohio.

Honda est en train de rééquiper ses usines automobiles de Marysville et d'East Liberty, ainsi que l'usine de moteurs d'Anna dans l'Ohio.

"Nous créons la flexibilité nécessaire pour produire des véhicules à moteur à combustion interne, des véhicules hybrides et des véhicules électriques à batterie sur les mêmes lignes de production en Ohio. Cela nous permet de répondre rapidement à l'évolution de la demande des clients et des conditions du marché", a déclaré M. Thomas.

L'administration de l'ancien président Joe Biden a adopté une série de réglementations destinées à accélérer le déploiement des véhicules électriques. M. Trump s'est engagé à revenir sur ces réglementations et le ministère des transports (link) a fait le premier pas en ce sens mardi.

"Nous devons trouver un moyen d'éviter les bouleversements politiques dramatiques tous les quatre ans en faveur de politiques qui favorisent la stabilité et permettent à notre industrie de prendre des décisions stratégiques", a déclaré M. Thomas à Washington.

M. Thomas a déclaré que les incitations pour les VE "sont un facteur puissant de notre capacité à être compétitifs, et le fait de saper les incitations conduit à une diminution des ventes de VE"

Elle a également cité le rôle du directeur général de Tesla Elon Musk dans un effort de Trump pour rationaliser les opérations gouvernementales (link) connu sous le nom de DOGE et le prêt gouvernemental de 2010 du constructeur automobile (link).

"Compte tenu de la personne qui dirige cet effort pour la nouvelle administration, je trouve très ironique que si DOGE existait il y a des années, Tesla n'existerait probablement pas", a déclaré Thomas. "Tesla est ce qu'elle est parce que les politiques gouvernementales l'ont maintenue en vie alors qu'il fallait du temps pour réaliser des bénéfices sur le produit

Tesla n'a pas répondu à une demande de commentaire.

Des dirigeants de Renault se sont rendus cette semaine au Japon afin de rencontrer leurs homologues de Nissan dans le cadre de démarches destinées à optimiser la valeur de la participation du constructeur français au capital de son partenaire japonais avant la fusion de ce dernier avec Honda, a déclaré mercredi à Reuters une source au fait de la question.

Nissan et Honda ont annoncé en fin d'année dernière qu'ils ouvriraient des pourparlers formels en vue d'un rapprochement qui pourrait donner naissance au troisième groupe automobile mondial.

Renault, dont l'alliance avec Nissan a été redessinée, détient 36% du constructeur japonais et a dit être favorable à cette fusion.

Cependant, d'après le Financial Times, qui a rapporté en premier le déplacement au Japon des dirigeants de Renault, le groupe français pousse Nissan à négocier un prix plus élevé auprès de Honda, étant donné que ce dernier devrait prendre le contrôle de Nissan.

Une porte-parole de Renault a décliné une demande de commentaire à propos d'une quelconque proposition de prime de contrôle.

Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès de Honda et de la branche européenne de Nissan.

Les investisseurs attendent mercredi la fin de la réunion de politique monétaire de la puissante banque centrale américaine et une salve de résultats d'entreprises, dont ceux des méga-capitalisations américaines du secteur technologique.

En Europe, Francfort a repris son ascension et a terminé en hausse de 0,97%, après avoir battu un nouveau record à 21.671,59 points en cours de séance.

Milan a gagné 0,62%, Londres 0,28% tandis que Paris a cédé 0,32%.

"Le sentiment sur les marchés financiers européens reste positif et les investisseurs continuent de se ruer sur les actions technologiques et automobiles", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.

A Wall Street vers 17H00 GMT, l'indice Nasdaq lâchait 0,65%, l'indice élargi S&P 500 0,31%, tandis que le Dow Jones oscillait autour de son point d'équilibre (+0,01%).

Les investisseurs font preuve de prudence avant la communication de la banque centrale américaine (Fed). La Fed publiera sa décision à 19H00 GMT et son président, Jerome Powell, tiendra une conférence de presse 30 minutes plus tard.

"Le marché attend davantage les commentaires de Jerome Powell plutôt que la décision en elle-même, qui est largement anticipée", commente Lionel Melka, gérant de Swann Capital.

La Fed devrait laisser ses taux inchangés pour sa première décision depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

"Ce sera un exercice compliqué pour Powell puisque la politique de la Fed dépend des indicateurs macroéconomiques" mais aussi "de l'impact sur l'inflation des décisions politiques de Trump", a-t-il poursuivi.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt à dix ans américain atteignait 4,55% vers 17H00 GMT, contre 4,53% la veille en clôture. Sur deux ans, il était à 4,21% contre 4,20%. En Europe, son équivalent allemand atteignait 2,58%, contre 2,56%.

Le billet vert prenait 0,12% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,0417 dollars pour un euro.

OpenAI, la maison mère de ChatGPT, a accusé des entreprises, chinoises notamment, de tenter de copier leur modèle d'intelligence artificielle (IA).

Le communiqué de l'entreprise a été publié mercredi, deux jours après l'arrivée sur le marché de DeepSeek, start-up chinoise qui aurait développé un agent conversationnel à l'IA pour une fraction du coût de ses concurrents, entraînant une forte chute des valeurs technologiques à Wall Street lundi.

Selon OpenAI, des concurrents ont utilisé un procédé dit de distillation de connaissances, qui consiste à transférer les connaissances d'un grand modèle, déjà entraîné, vers un modèle plus petit, un peu de la même manière que les connaissances sont transmises par un professeur vers ses étudiants.

L'épisode DeepSeek est intervenu au début d'une semaine marquée par la publication des résultats de géants technologiques américains tels que Microsoft et Meta, attendus au tournant sur le sujet de l'intelligence artificielle.

Aux Pays-Bas, le géant des équipements pour l'industrie des semi-conducteurs ASML (+5,55% à Amsterdam) a publié un chiffre d'affaires de 28,3 milliards d'euros en 2024, plus que sa prévision de 28 milliards, et légèrement au-dessus des 27,6 milliards d'euros enregistrés l'année précédente.

Première capitalisation en Europe, LVMH a fait état d'un recul de son bénéfice net de 17%, à 12,55 milliards d'euros en 2024. Son chiffre d'affaires est en repli de 2% à 84,7 milliards d'euros.

LVMH a cédé 4,98%, Kering 5,40%, Christian Dior 5,28%, et L'Oréal 3,06%.

Le constructeur de poids lourds Daimler (+7,57%) et Traton (+6,8%) a le vent dans le dos après les résultats du 4e trimestre de Volvo (+2,88%): le constructeur suédois a annoncé une baisse plus importante que prévu de son bénéfice d'exploitation.

L'imminence probable de droits de douane aux Etats-Unis fait tomber les cours du pétrole et prolonge le mouvement de baisse entamé depuis l'investiture de Donald Trump à la Maison Blanche.

Vers 17H00 GMT, le baril de WTI américain perdait 0,38% à 73,49 dollars et celui de Brent de la mer du Nord reculait de 0,12% à 77,40 dollars.

Le bitcoin perdait 1,64% à 102.040 dollars.