L'Europe ouvre prudemment avant l'élection américaine

Ryanair a annoncé lundi un bénéfice après impôts juste en dessous des prévisions des analystes pour les six mois allant jusqu'à septembre, pénalisé par un recul de 10% des prix des billets au cours de la période où la principale compagnie aérienne à bas prix d'Europe réalise habituellement la plus grande partie de ses bénéfices.

Le groupe irlandais, le numéro un en Europe par le nombre de passagers transportés, a toutefois déclaré que la baisse des prix des billets est en train de se modérer et que les tarifs moyens pour le trimestre en cours ne seraient que "légèrement inférieurs" à ceux de la même période de l'année dernière.

Le bénéfice après impôts de Ryanair s'est élevé à 1,79 milliard d'euros pour le premier semestre de son année fiscale, soit un peu moins que le chiffre de 1,8 milliard d'euros prévu dans le consensus fourni par le groupe, mais 18% en dessous que pour la même période de 2023.

"Les réservations à venir suggèrent que la demande au troisième trimestre est forte et que la baisse des prix semble s'atténuer", a déclaré le directeur général Michael O'Leary dans un communiqué, faisant référence aux trois derniers mois de l'année.

Michael O'Leary a également indiqué que Ryanair réduirait son objectif de croissance du trafic pour son prochain exercice, qui s'achèvera le 31 mars 2026, à 210 millions de passagers au lieu des 215 millions prévus précédemment, pour tenir compte des retards dans la livraison de Boeing .

Ce chiffre est basé sur l'hypothèse que Boeing livre 15 des 30 avions 737 MAX qui devaient arriver d'ici l'été prochain mais, selon le directeur financier Neil Sorahan, "il y a un risque élevé autour de ce chiffre" en raison de la grève chez le constructeur américain.

Ryanair a refusé de fournir une prévision de bénéfice pour l'année en cours, Neil Sorahan a déclaré que l'on pouvait supposer qu'il serait inférieur à ceux de l'année dernière.

Le cours de l'action de la compagnie aérienne a reculé de 5,5% depuis le début de l'année, notamment en raison d'une réduction de moitié du bénéfice au cours du trimestre qui s'est achevé en juin, bien qu'il se soit quelque peu redressé à la suite de commentaires plus positifs sur la reprise des prix des billets.

Les principales Bourses européennes sont attendues avec de légères variations à la baisse ou à la hausse à l'ouverture lundi, les investisseurs faisant preuve de prudence avec l'élection américaine en début de semaine et la décision de politique monétaire un peu plus tard de la Réserve fédérale (FED).

D'après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien pourrait gagner 0,08% à l'ouverture.

Les contrats à terme signalent une hausse de 0,11% pour le Dax à Francfort , une baisse de 0,13% pour le FTSE à Londres CURRENCYCOM:UK100 et une revalorisation de 0,14% pour le Stoxx 600 .

Les Bourses européennes regardent de l'autre côté de l'Atlantique. Les investisseurs attendent cette semaine les résultats de l'élection américaine, alors qu'il est toujours impossible de départager les deux candidats dans les sondages, et la décision de politique monétaire de la FED qui devrait une nouvelle fois réduire ses taux, de l'ordre de 25 points de base selon les marchés.

La journée sera toutefois marquée sur le Vieux continent par la publication des PMI manufacturier définitifs de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni.

La saison des résultats reprend doucement de son côté, avec par exemple la publication du deuxième trimestre de Ryanair , avant de s'accélérer dès demain.

LES VALEURS A SUIVRE : L8N3M82HR

A WALL STREET

La Bourse de New York a rebondi vendredi, rassurée par les résultats du géant du commerce en ligne Amazon et par un taux de chômage stable en octobre aux Etats-Unis, malgré des créations d'emplois bien inférieures aux estimations en raison de l'impact des grèves et des ouragans.

L'indice Dow Jones .DJI a gagné 0,69%, ou 288,73 points, à 42.052,19 points.

Le Standard & Poor's 500 .SPX, plus large, a pris 23,35 points, soit 0,41% à 5.728,80 points.

Le Nasdaq Composite .IXIC a avancé de son côté de 144,77 points, soit 0,80% à 18.239,917 points.

EN ASIE

Les marchés asiatiques évoluent en hausse lundi avant l'élection américaine, la Bourse de Tokyo étant de son côté fermée

En Chine, l'indice composite de la Bourse de Shanghai progresse de 0,58% et le CSI 300 3 des grandes capitalisations avance inscrit une hausse de 0,75%

La Bourse de Hong Kong progresse de 0,17%.

TAUX

Les rendements obligataires sont orientés à la hausse lundi après les chiffres de l'emploi américains publiés vendredi.

Le rendement du Treasury à dix ans prend 2,3 points de base à 4,3857% tandis que le rendement du titre à deux ans (US2YT=RR) progresse de 0,9 point de base à 4,2116%.

CHANGES

Le dollar recule lundi, les investisseurs faisant preuve de prudence avant l'élection américaine et la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (FED) plus tard dans la semaine.

Le dollar recule de 0,55% face à un panier de devises de référence , l'euro se hisse de 0,58% à 1,0897 dollar, et la livre sterling se raffermit de 0,51% à 1,2992 dollar.

En Asie, le yen avance de 0,71% à 151,89 yens pour un dollar, le dollar australien se hisse de 0,66% à 0,6602 dollar.

PÉTROLE

Les prix du baril progressent lundi, l'OPEP+ ayant décidé lundi de repousser d'un mois ses plans d'augmentation de la production.

Le Brent avance de 1,74% à 74,37 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se renchérit de 1,87% à 70,79 dollars.

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES À L'AGENDA DU 4 NOVEMBRE:

La compagnie aérienne à bas prix Ryanair a déclaré lundi que les tarifs moyens avaient chuté de 10% au cours des six mois se terminant en septembre, entraînant une baisse de 18% en glissement annuel du bénéfice du premier semestre, mais que ses réservations pour le trimestre en cours semblaient solides et que la faiblesse des prix des billets s'atténuait.

Le bénéfice après impôts pour le premier semestre de l'exercice financier de Ryanair était de 1,79 milliard d'euros (1,95 milliard de dollars), soit un peu moins que le bénéfice de 1,8 milliard d'euros prévu dans un sondage d'analystes de la compagnie.

Mais la compagnie aérienne irlandaise, le plus grand transporteur à bas prix d'Europe, a déclaré que les tarifs moyens pour le trimestre en cours ne seraient que "modestement inférieurs" à ceux de la même période de l'année dernière.

Le directeur financier, Neil Sorahan, a déclaré à Reuters que la baisse des tarifs pour le trimestre en cours, qui se termine en décembre, serait probablement inférieure à 5 %. "Les choses semblent être solides pour le trimestre, a-t-il dit.

Ryanair a dit qu'elle réduirait son objectif de croissance du nombre de passagers pour son prochain exercice, qui se terminera le 31 mars 2026, à 210 millions de passagers au lieu de 215 millions pour tenir compte des retards de livraison de Boeing .

Ce chiffre est basé sur l'hypothèse que Boeing livre 15 des 30 avions 737 MAX qui devaient arriver d'ici l'été prochain, mais "il y a un risque élevé autour de ce chiffre" en raison de la grève de Boeing, a déclaré M. Sorahan.

Les actions de Boeing ont gagné 3,5 % (link) vendredi sur les paris que les travailleurs de l'usine de la côte ouest des États-Unis approuveront une nouvelle offre salariale et mettront fin à une grève de sept semaines qui a interrompu la production d'avions à réaction et mis à mal les finances de la société.

Ryanair a refusé lundi de fournir une prévision de ses bénéfices pour l'année en cours, mais M. Sorahan a déclaré qu'il était prudent de supposer que les bénéfices seraient inférieurs à ceux de l'année dernière.

Il a également refusé de donner une prévision pour les bénéfices de l'année prochaine, mais a déclaré qu'il espérait que la capacité limitée du marché et la baisse des taux d'intérêt conduiraient à un meilleur environnement pour les prix des billets.

Les actions de la compagnie aérienne, la plus importante d'Europe en termes de nombre de passagers, ont clôturé vendredi à 18,02 euros, en baisse de 5,5 % depuis le début de l'année.

Le cours de l'action a chuté jusqu'à 13,41 euros en juillet, après que la compagnie a annoncé que ses bénéfices avaient diminué de près de moitié (link) au cours des trois mois précédant la fin du mois de juin, mais il s'est redressé grâce à des commentaires plus positifs (link) sur les tarifs de la fin de l'été.

Ryanair a constaté une meilleure dynamique des réservations depuis le mois dernier et a moins besoin de réduire ses prix, a déclaré le directeur général de la compagnie aérienne Michael O'Leary à Reuters mardi, ajoutant que le bénéfice annuel serait probablement légèrement inférieur à celui de l'année dernière mais qu'il resterait "très solide".

Ses commentaires ont rassuré les investisseurs après quelques mois difficiles pour le secteur aérien. En Bourse, l'action Ryanair a grimpé en flèche, donnant également un coup de pouce aux concurrents européens, notamment easyJet , IAG , le propriétaire de British Airways, Air France-KLM et Lufthansa .

En juillet, Ryanair s'était effrondé en Bourse après l'annonce d'une baisse de 15% du prix des billets sur la période d'avril à fin juin, qui avait renforcé les craintes d'un été morose pour les compagnies aériennes européennes.

Les prix devraient probablement baisser de 5% à 9% au cours des trois mois à fin septembre par rapport à la même période l'an passé, a déclaré Michael O'Leary, avec des signes d'amélioration ces dernières semaines.

"Nous avons dû pratiquer des rabais importants pour atteindre nos objectifs en matière de coefficient de remplissage. Je pense qu'à partir du mois d'août, il y a une meilleure dynamique de réservations, nous devons faire moins de remises", a déclaré Michael O'Leary, ajoutant que des remises moins importantes sont attendues jusqu'en novembre.

Il a déclaré que le transporteur irlandais réalisait des "bénéfices très importants", mais a admis qu'ils "pourraient être légèrement inférieurs cette année par rapport à l'année précédente".

D'autres transporteurs ont également constaté un léger impact sur les prix à mesure que la demande se stabilisait mais sans avoir été touchés de manière aussi spectaculaire que Ryanair.

Les négociateurs de Boeing et de son principal syndicat doivent reprendre les discussions sur un contrat de travail mardi, alors que le constructeur d'avions cherche à mettre rapidement fin à une grève qui coûte à l'entreprise endettée environ 100 millions de dollars par jour.

Plus de 30 000 travailleurs des usines Boeing de la région de Seattle se sont mis en grève vendredi ((link)) après avoir massivement rejeté leur première offre de contrat complet en 16 ans, qui prévoyait une augmentation de salaire de 25 % étalée sur quatre ans, mais supprimait une prime de performance annuelle.

Les principaux négociateurs de Boeing et de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (IAM) rencontreront les médiateurs fédéraux à Seattle mardi pour des discussions préliminaires, a déclaré une personne au fait du processus.

Boeing et les négociateurs syndicaux ne devraient pas discuter des détails d'une nouvelle offre lors de la réunion, qui vise davantage à établir les règles des futurs pourparlers, a déclaré une autre source au fait de la médiation.

Les sources ont refusé d'être identifiées car elles n'étaient pas autorisées à parler aux médias. Boeing et IAM ont refusé de faire des commentaires.

Une grève prolongée pourrait coûter plusieurs milliards de dollars à Boeing, ce qui mettrait à mal les finances déjà tendues de l'avionneur et menacerait d'abaisser sa cote de crédit, selon les analystes (link).

Boeing a déclaré lundi qu'il gelait les embauches et envisageait des licenciements (link) dans le cadre de ses efforts de réduction des coûts visant à limiter l'impact de la grève et à maîtriser sa dette, qui s'élève à environ 60 milliards de dollars.

La grève interrompt la production des jets 737 MAX de Boeing, qui se vendent très bien, ainsi que de ses gros porteurs 777 et 767, ce qui retarde les livraisons aux compagnies aériennes.

Michael O'Leary, directeur général de Ryan Air , client de Boeing, a déclaré mardi qu'il pensait qu'un accord serait conclu dans les trois ou quatre prochaines semaines.

"Mais cela signifie trois ou quatre semaines de retard dans nos livraisons d'avions", a déclaré M. O'Leary lors d'une interview, ajoutant que certains avions attendus au cours du dernier trimestre pourraient être livrés au début de 2025.

UNE GRÈVE DE PLUSIEURS SEMAINES?

Les syndicalistes qui tiennent des piquets de grève devant les usines Boeing à Seattle ont exprimé peu de sympathie pour la situation financière de l'entreprise, et nombre d'entre eux ont déclaré qu'ils s'attendaient à une période de transactions prolongée et à une grève de plusieurs semaines.

"Je suis un peu heureux de voir qu'ils montrent les premiers signes de lutte parce que je ne pense pas qu'ils se soucient de leurs travailleurs", a déclaré Martin Klyavkov, 20 ans, qui travaille à la construction d'ailes pour le 737 MAX.

"Boeing va devenir désespéré un de ces jours et céder"

M. Klyavkov et plusieurs autres jeunes travailleurs de Boeing ont déclaré à Reuters qu'ils trouvaient des emplois à temps partiel comme livreurs de nourriture pour compléter les 250 dollars hebdomadaires que le syndicat leur versera pendant la grève ((link)), à partir de la troisième semaine.

Boeing et les dirigeants syndicaux ont mal calculé (link) lors de leurs négociations initiales, annonçant un accord sur un contrat provisoire que plus de 94 % des travailleurs de l'IAM ont ensuite rejeté. Le syndicat avait initialement demandé une augmentation de 40 %.

Les analystes estiment qu'il faudra du temps pour rétablir la confiance et proposer un nouvel accord aux travailleurs qui expriment la frustration accumulée au cours d'une décennie de stagnation des salaires et d'augmentation du coût de la vie.

Le cabinet d'études Melius Research a constaté que la rémunération médiane des employés des entreprises de l'aérospatiale et de la défense qu'il suit a augmenté de 12 % entre 2018 et 2023, alors qu'elle a baissé de 6 % chez Boeing.

"Je pense qu'il faudra un certain temps avant qu'ils ne parviennent à un accord", a déclaré Bill George, ancien directeur général de Medtronic et chargé de cours à la Harvard Business School.

"La rémunération peut augmenter au point de ne plus être compétitive pour Boeing, mais c'est peut-être le moindre des maux par rapport à une longue grève

Les valeurs à suivre lundi à la Bourse de Paris et en Europe :

* REXEL a confirmé dimanche que son conseil d'administration avait rejeté une proposition préliminaire non sollicitée de QXO le valorisant entre 28,0 et 28,4 euros par action après que des sources ont rapporté à Reuters que le groupe américain de distribution de produits de construction lui avait récemment fait une offre de 8,46 milliards d'euros.

* SANOFI a annoncé vendredi que le Dupixent, développé en partenariat avec Regeneron , a été approuvé aux Etats-Unis pour les adolescents atteints de rhinosinusite chronique.

* VIRBAC - Le spécialiste de la santé animale a fait état vendredi d'une forte hausse de son bénéfice opérationnel courant ajusté au premier semestre, à la faveur d'une hausse des volumes et de ses tarifs.

* SHELL a annoncé vendredi son intention d'augmenter la production de ses plates-formes Appomattox, Mars, Vito, Ursa et Olympus dans le golfe du Mexique, les problèmes liés à la tempête Francine étant résolus.

* RYANAIR - Le directeur général de la compagnie aérienne irlandaise, Michael O'Leary, craint de ne recevoir que 20 avions de la part de Boeing d'ici l'été prochain si la grève en cours chez l'avionneur américain se poursuit, a-t-il déclaré samedi.

L'AGENDA FRANCE & INTERNATIONAL À 7 JOURS: