Semaine des actions américaines : Pêle-mêle

La Bourse de New York a terminé la semaine en ordre dispersé, peinant à trouver de l'élan avant la réunion de la Banque centrale américaine (Fed) la semaine prochaine, mais conservant de l'enthousiasme pour le secteur des semi-conducteurs.

Le Dow Jones a abandonné 0,20%, l'indice Nasdaq a gagné 0,12% et l'indice élargi S&P 500 terminé à l'équilibre.

"Nous sortons d'une semaine plus négative que positive", a commenté auprès de l'AFP Art Hogan, analyste de B. Riley Wealth Management.

"Certaines données économiques (...) ont été un peu touchées par l'inflation", a-t-il ajouté.

Comme attendu par les analystes, l'indice CPI des prix à la consommation publié mercredi a révélé une nouvelle accélération de l'inflation en novembre aux Etats-Unis, pour le deuxième mois d'affilée, à 2,7% sur un an contre 2,6% en octobre.

Publié jeudi, l'indice de prix à la production PPI est quant à lui ressorti en hausse, les prix de gros ayant progressé de 3% sur un an, contre 2,6% en octobre.

La place américaine attend désormais des nouvelles de la Fed, qui doit se réunir les 17 et 18 décembre pour décider d'une possible baisse de taux.

Après les réductions de septembre et novembre, 97% des acteurs du marché tablent sur une nouvelle coupe d'un quart de point de pourcentage, selon l'outil de CME Group.

Si cette baisse était confirmée, il s'agirait de la dernière avant l'arrivée de l'administration Trump à la Maison Blanche et de la mise en place de mesures politiques qui pourraient s'avérer de nature inflationniste.

La remontée des taux obligataires au cours de la semaine "a suscité une certaine réticence" sur le marché, a aussi souligné M. Hogan.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est hissé à 4,39%, contre 4,33% jeudi en clôture.

"Il faut toutefois juxtaposer cela (...) à l'enthousiasme suscité par certains noms des semi-conducteurs et à un possible regain d'intérêt pour ce secteur", selon M. Hogan.

En tête de gondole, Broadcom s'est envolé (+24,43%) et a dépassé pour la première fois le billion de dollars de capitalisation après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes du marché.

Les investisseurs sont galvanisés par la promesse d'une croissance "massive" liée à l'intelligence artificielle.

Les autres titres du secteur ont évolué en ordre dispersé, Nvidia a lâché 2,30%, Micron a gagné 4,34% et Intel a perdu 2,12%.

UnitedHealth grappillait 0,92%, après être tombé de près de 15% depuis le meurtre du patron de sa branche d'assurance santé, Brian Thompson, à New York. "Le reste du secteur de la santé suit le pas", selon M. Hogan.

L'enseigne de magasins d'ameublement de luxe RH a bondi (+16,95%) après avoir revu ses prévisions annuelles à la hausse.

L'avionneur américain Boeing a gagné du terrain (+1,13%) après avoir annoncé dans un communiqué investir un milliard de dollars en Caroline du Sud pour doper la production de ses appareils 787 Dreamliner.

Le constructeur aéronautique Archer Aviation a brillé (+17,02%) après avoir annoncé jeudi un partenariat exclusif avec la société Anduril Industries, spécialisée dans les technologies de défense, pour développer un véhicule hybride volant à vocation militaire.

La Bourse de New York a fini sans grand changement vendredi au terme d'une séance peu animée.

Seul l'indice Nasdaq Composite , soutenu par l'action du fabricant de semi-conducteurs Broadcom (+24%) et l'engouement autour de l'intelligence artificielle, a tiré son épingle du jeu en clôturant en hausse de 0,12%, à 19.926,72 points.

L'indice Dow Jones a cédé 0,20%, ou 86,06 points, à 43.828,06. Le S&P-500 , plus large, a fini stable à 6.051,09 points.

Le Nasdaq, qui a franchi mercredi le cap des 20.000 points, termine la semaine en hausse pour la quatrième semaine consécutive.

Il a été soutenu par les objectifs de résultats annoncés jeudi soir par Broadcom , qui a prédit une forte croissance de la demande pour ses puces d'intelligence artificielle au cours des prochaines années.

La société a vu sa capitalisation boursière franchir pour la première fois le seuil de 1.000 milliards de dollars.

Le sous-indice du secteur des semi-conducteurs a progressé dans la foulée (+3,2%).

En attendant la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale mardi et mercredi, qui devrait acter une nouvelle baisse des taux, les rendements des bons du Trésor américain ont augmenté, les investisseurs anticipant une pause dans la politique d'assouplissement de la banque centrale à partir de janvier.

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Le gouvernement américain prépare des règles qui restreindraient la vente de puces d'intelligence artificielle avancée dans certaines parties du monde afin de limiter la capacité de la Chine à y accéder, a rapporté le Wall Street Journal vendredi.

Le président et le principal démocrate d'une commission de la Chambre des représentants des États-Unis sur la Chine ont déclaré vendredi aux directeur général d'Alphabet , société mère de Google, et d'Apple qu'ils devaient être prêts à retirer TikTok de leurs boutiques d'applications américaines le 19 janvier.

La semaine dernière, une cour d'appel fédérale américaine a confirmé une loi (link) obligeant la société chinoise ByteDance à céder TikTok aux États-Unis sous peine d'interdiction. Le représentant John Moolenaar, républicain et président de la commission, et le principal démocrate de la commission, le représentant Raja Krishnamoorthi, ont séparément exhorté le directeur général de TikTok, Shou Zi Chew, à vendre l'application de vidéos courtes utilisée par 170 millions d'Américains.

"Le Congrès a agi de manière décisive pour défendre la sécurité nationale des États-Unis et protéger les utilisateurs américains de TikTok contre le Parti communiste chinois. Nous demandons instamment à TikTok de procéder immédiatement à une cession qualifiée", ont écrit les législateurs.

Apple, Alphabet et TikTok n'ont pas fait de commentaire dans l'immédiat. Lundi, ByteDance et TikTok ont fait une offre d'urgence (link) pour bloquer temporairement la loi dans l'attente d'un examen par la Cour suprême des États-Unis.

Le ministère de la justice a déclaré mercredi que si l'interdiction prenait effet le 19 janvier, elle "n'interdirait pas directement l'utilisation continue de TikTok" par les utilisateurs d'Apple ou de Google qui ont déjà téléchargé TikTok. Mais il a admis que l'interdiction de fournir une assistance "finira par rendre l'application inutilisable"

TikTok a répondu jeudi que la loi, en l'absence d'une décision de justice, signifiait que TikTok disparaîtrait des magasins d'applications mobiles le 19 janvier et serait "indisponible pour la moitié du pays qui n'utilise pas encore l'application" L'arrêt des services d'assistance "paralysera la plateforme aux États-Unis et la rendra totalement inutilisable"

ByteDance et TikTok ont noté que le président élu Donald Trump s'est engagé à empêcher l'interdiction de TikTok.

Le sénateur républicain Josh Hawley a déclaré dans une interview qu'il espérait que ByteDance vendrait TikTok parce que la loi ne laisse aucune marge de manœuvre. "La loi est ce qu'elle est", a déclaré M. Hawley. "Le principal problème est qu'elle est soumise à la surveillance de la Chine, de Pékin, et c'est bien là le problème

Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, les investisseurs cherchant à évaluer le rythme des futures réductions des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne (BCE) avant une nouvelle série d'indicateurs macroéconomiques la semaine prochaine, qui sera marquée en outre par la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,15% à 7.409,57 points. À Francfort, le Dax a reculé de 0,17% et à Londres, le FTSE 100 CURRENCYCOM:UK100 a cedé 0,14%.

L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une baisse de 0,04%, le FTSEurofirst 300 (.FTEU3) a abandonné 0,48% et le Stoxx 600 a perdu 0,58%.

Sur la semaine, le Stoxx 600 a abandonné 0,82% et le CAC 40 0,23%.

Les marchés boursiers européens ont évolué sans grande conviction vendredi, les investisseurs digérant encore les commentaires de la BCE après la baisse des taux de jeudi et adoptant une attitude prudente avant plusieurs réunions de banques centrales prévues la semaine prochaine, en particulier celle de la Fed.

"La communication (de la BCE) sur la trajectoire future des taux directeurs reste peu engageante", a déclaré Mariano Cena, analyste Barclays. "Le conseil des gouverneurs n'est pas encore prêt à indiquer qu'une position de politique neutre fait partie de l'horizon de décision immédiat."

Les investisseurs ont également pris connaissance vendredi d'une série d'indicateurs qui n'incitent pas à l'optimisme: l'économie britannique s'est contractée de manière inattendue et les exportations allemandes ont chuté plus que prévu en octobre.

En France, la nomination de François Bayrou comme nouveau Premier ministre par le président Emmanuel Macron, qui tente de mettre fin à la crise politique déclenchée par sa dissolution de l'Assemblée nationale, n'a pas modifié le cours prudent des marchés boursiers, alors que 2024 ne sera décidément pas une bonne année pour l'indice vedette de la Bourse de Paris.

"Le CAC 40 devrait afficher cette année la plus grande différence de performance par rapport au Dax depuis 31 ans", a déclaré Kathleen Brooks, analyste chez XTB. "La France étant toujours en proie à des troubles politiques, il sera difficile de réduire cet écart, même avec un nouveau Premier ministre", a-t-elle ajouté.

Pour ajouter à la prudence, la dernière semaine avant Noël devrait être riche en données économiques, à commencer lundi par les indices PMI de la zone euro, qui seront particulièrement examinés après les chiffres sombres de novembre.

Aux Etats-Unis, où la décision de politique monétaire est attendue pour mercredi, les marchés prévoient avec une quasi-certitude une baisse de 25 points de base des taux directeurs de la Fed mais sont perplexes pour la suite en raison de la persistance de l'inflation.

VALEURS

À la Bourse de Paris, Casino, Eutelsat et Euroapi, qui quitteront le SBF 120 le 23 décembre, ont perdu entre 1,2% et 5,2%, tandis que Medincell, qui rejoindra l'indice le même jour, a progressé de 8,5%.

Ailleurs en Europe, le réassureur allemand Munich Re a pris 5,5% après l'annonce de ses perspectives pour 2025.

En revanche, Novo Nordisk a reculé de 3,8% alors que, selon Reuters, les Britanniques choisissent de plus en plus le traitement anti-obésité Mounjaro d'Eli Lilly plutôt que le Wegovy de la firme danoise.

A WALL STREET

Wall Street, qui avait ouvert dans le vert, s'est retournée à la baisse.

À l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones perd 0,04%, le Standard & Poor's 500 0,14% et le Nasdaq Composite 0,25%.

Les investisseurs ont pris connaissance du rapport sur les prix à l'importation et à l'exportation aux Etats-Unis. Ce rapport a montré que le coût des importations avait augmenté de 0,1% en novembre, une hausse inattendue alors que le consensus tablait sur une baisse de 0,2%.

L'action Broadcom s'envole de 18% et le groupe a atteint une capitalisation boursière de 1.000 milliards de dollars après avoir dépassé les attentes des analystes avec ses prévisions de chiffre d'affaires trimestriel et de demande de puces d'intelligence artificielle.

CHANGES

À l'heure de la clôture en Europe, le billet vert est stable (0,01%) contre un panier de devises de référence mais se dirige vers sa meilleure performance hebdomadaire depuis un mois, les investisseurs ayant intégré la possibilité que la Réserve Fédérale réduise ses taux plus lentement l'année prochaine.

L'euro progresse de 0,33% à 1,0502 dollar, récupérant une partie de ses pertes récentes, bien que la monnaie unique soit en baisse sur l'ensemble de la semaine.

La livre sterling perd 0,33% face au dollar après la contraction surprise de l'économie britannique.

TAUX

Les rendements des Bunds allemands, référence dans la zone euro, ont enregistré leur plus forte hausse hebdomadaire depuis la mi-avril, la BCE ayant repoussé les espoirs d'une réduction plus rapide des taux d'intérêt lors de sa réunion de jeudi.

Le rendement du Bund allemand à dix ans (DE10YT=RR) a pris 5,5 points de base à 2,2450% vendredi. Le deux ans (DE10YT=RR) a progressé de 4,6 points de base à 2,0560%.

En France, le rendement de l'OAT à dix ans (FR10YT=RR) a gagné 6,7 points de base à 3,0280% et prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir de la dette française plutôt que des Bunds allemands atteignait 78 points de base à l'heure de la clôture des marchés, en hausse de 0,39%.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans avance de 5,1 points de base à 4,3750%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en hausse vendredi, se dirigeant vers leur première hausse hebdomadaire depuis la fin du mois de novembre, alors que de nouvelles sanctions contre la Russie ont accentué les inquiétudes concernant l'offre. L'espoir que les mesures de relance chinoises annoncées cette semaine puissent stimuler la demande soutient également les prix.

Le Brent prend 1,13% à 74,24 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 1,37% à 70,98 dollars.

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

EFFRAYÉS PAR LE VENDREDI 13? LE S&P 500 N'EST PAS DE CET AVIS

La survenance d'un vendredi 13 est associée à une superstition selon laquelle il s'agit d'un jour néfaste et malchanceux. Cependant, les chiffres calculés par LPL Financial indiquent que le S&P 500 a en général enregistré une clôture positive plus de 57 % du temps.

En moyenne, le S&P 500 a enregistré un gain de 0,09 % dans les 164 cas où un vendredi a eu lieu le 13 d'un mois depuis 1928 et a clôturé en hausse 57,93 % du temps, selon les calculs de LPL Financial.

"La superstition entourant le vendredi 13 a une longue histoire . Wall Street exploite la superstition du jour dans l'espoir de manipuler le marché", a déclaré Adam Turnquist, stratège technique en chef chez LPL Financial.

Sur les plus de 4 700 séances boursières du vendredi, à l'exception de celles du 13 décembre, depuis 1928, l'indice S&P a clôturé en hausse 54,5 % du temps en moyenne, ce qui représente un rendement moyen de 0,05 %.

Le 13 décembre 2024, l'indice de référence a été modéré après avoir progressé de 0,4 %, stimulé par la hausse des actions du secteur des puces à la suite d'une prévision de revenus positive de Broadcom .

(Shashwat Chauhan)

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