Le changement monétaire de la Chine signale des inquiétudes économiques, mais une relance de type « bazooka » est peu probable, selon les experts

Économique

Banque centrale

Résumé:

En 2008, le gouvernement chinois a lancé une « relance monétaire d'une ampleur historique en réponse à la crise financière mondiale », a déclaré Gabriel Wildau, directeur général de Teneo. « La marge de manœuvre potentielle d'assouplissement monétaire est beaucoup plus limitée qu'il y a 15 ans », a déclaré Tao Wang, responsable de l'économie asiatique et économiste en chef pour la Chine à la banque d'investissement UBS. La Banque populaire de Chine a réduit son taux de prêt de référence à 1 an d'un total de 156 points de base et le ratio de réserves de liquidités de 1,5 point de pourcentage au cours du cycle d'assouplissement de 2008.

Les hauts dirigeants chinois ont surpris le marché lundi en signalant un changement dans leur politique monétaire après 14 ans, indiquant que les défis économiques auxquels le pays est confronté sont bien ancrés, mais qu'une relance démesurée est peu probable, selon les experts.

La Chine envisage de modifier sa politique monétaire l'année prochaine, passant de « prudente » à « modérément souple » - une expression qu'elle n'a pas utilisée depuis le plus fort de la crise financière mondiale en 2008, lorsqu'elle avait assoupli sa politique et s'y était tenue jusqu'en 2010.

C'est la première fois que les dirigeants actuels reconnaissent que la politique monétaire doit être accommodante, ouvrant la voie à « un nouveau cycle d'assouplissement monétaire », a déclaré Larry Hu, économiste en chef de Macquarie.

« Un tel ton suggère que les décideurs politiques sont profondément préoccupés par les perspectives économiques, compte tenu de la faiblesse de la demande intérieure et de la menace d'une nouvelle guerre commerciale », a ajouté M. Hu.

Malgré une série de mesures de relance depuis fin septembre, les indicateurs économiques récents montrent que la deuxième économie mondiale est toujours aux prises avec des pressions déflationnistes, dans un contexte de demande des consommateurs faible et de ralentissement prolongé du marché du logement.

« La marge de manœuvre potentielle d'assouplissement monétaire est beaucoup plus limitée qu'il y a 15 ans », a déclaré Tao Wang, responsable de l'économie asiatique et économiste en chef pour la Chine chez UBS Investment Bank, qui s'attend à une « réduction du taux directeur de plus de 50 points de base » au cours des deux prochaines années.

Changement de politique

Le gouvernement chinois a lancé une « relance monétaire d’une ampleur historique en réponse à la crise financière mondiale », a déclaré Gabriel Wildau, directeur général de Teneo.

Pékin avait annoncé en novembre 2008 un plan de relance de 4 000 milliards de yuans (586 milliards de dollars) — soit environ 13 % du PIB chinois à l'époque — pour soutenir la croissance et atténuer l'impact de la pire crise économique mondiale depuis plus de 70 ans.

Lorsque les autorités ont adopté une politique monétaire « modérément souple » en 2008, la Banque populaire de Chine a réduit son taux de prêt de référence à 1 an d'un total de 156 points de base et le ratio de réserves de liquidités de 1,5 point de pourcentage au cours du cycle d'assouplissement, a déclaré Ming Ming, un ancien responsable du département de politique monétaire de la PBOC, au média soutenu par l'État Economic Observer.

Le mois dernier, la Chine a dévoilé un plan de relance sur cinq ans d'un montant total de 10 000 milliards de yuans pour s'attaquer aux problèmes de dette des collectivités locales, tout en indiquant que des mesures de soutien économique supplémentaires suivraient l'année prochaine. Cela ne représente qu'environ 2,5 % du PIB annuel de la Chine, a déclaré Ting Lu, économiste en chef Chine chez Nomura, en octobre.

Le programme d'échange de dettes doit être considérablement augmenté pour compenser la dette des véhicules financiers des collectivités locales, qui représente près de la moitié du PIB du pays, ont déclaré les économistes de Morgan Stanley.

Morgan Stanley s'attend à ce que le déficit budgétaire du gouvernement central se creuse de 1,4 point de pourcentage l'année prochaine, le gouvernement empruntant davantage pour soutenir l'économie. La Chine a maintenu son objectif de déficit du gouvernement central à 3 % cette année.

Les contraintes de la PBOC

La PBOC a réduit ses taux d'intérêt directeurs depuis fin septembre, après que la Réserve fédérale américaine a commencé son cycle d'assouplissement avec une forte baisse de 50 points de base à la mi-septembre.

La baisse des taux de la Fed a permis à la Chine de réduire ses coûts d'emprunt intérieurs sans provoquer une forte baisse du yuan. Cependant, la PBOC s'est abstenue de procéder à des baisses de taux plus agressives par crainte d'une fuite potentielle des capitaux, si l'écart entre les taux chinois et ceux pratiqués ailleurs se creuse.

Assurer la dynamique de croissance serait une priorité plus importante que la stabilisation du taux de change.

Le ton de la réunion du Politburo de lundi a renforcé les attentes du marché selon lesquelles la PBOC réduira probablement ses taux d'intérêt directeurs de 40 à 50 points de base à près de 1%, vers la fin de 2025, a déclaré Ju Wang, responsable de la stratégie des taux de change pour la Grande Chine chez BNP Paribas, dans une note publiée mardi.

Les paris sur de nouvelles baisses de taux ont alimenté une hausse prolongée des obligations d'État chinoises, poussant le rendement de référence à 10 ans à des niveaux historiquement bas mardi.

Bien que l'assouplissement monétaire puisse exercer une pression à la dépréciation sur le yuan chinois, « sécuriser la dynamique de croissance [économique] aurait une priorité plus élevée que la stabilisation du taux de change », a déclaré à CNBC Bruce Pang, économiste en chef de la Grande Chine chez JLL.

Pang s'attend à ce que la banque centrale réduise le taux de réserves obligatoires, ou RRR, un levier clé pour ajuster la liquidité, d'ici un mois.

Pas un « bazooka »

De plus amples détails sur les plans de politique macroéconomique de Pékin seront révélés lors de la conférence annuelle de travail économique, qui est en cours et se terminera jeudi, a ajouté M. Wang d'UBS.

Cela dit, la plupart des objectifs politiques clés et des détails des mesures de relance ne seront annoncés qu'au Congrès national du peuple en mars prochain, a-t-elle ajouté.

Les investisseurs et les économistes attendent avec impatience toute mesure politique concrète, notamment en matière de soutien budgétaire supplémentaire et d’incitations directes à la consommation.

Le durcissement du ton adopté lundi ne signifie pas que « des mesures de relance de type bazooka arriveront immédiatement », a déclaré Wildau, qui voit les hauts dirigeants déployer de nouvelles mesures de relance « de manière progressive, en fonction des données, tout en gardant quelques munitions en réserve » en réponse aux éventuels tarifs américains l'année prochaine.

La relance de la consommation des ménages est une priorité absolue pour les décideurs politiques, a déclaré Wang, prévoyant que le gouvernement va plus que doubler son programme de reprise à plus de 300 milliards de yuans pour encourager les dépenses intérieures.

En juillet, la Chine avait annoncé l'allocation de 300 milliards de yuans (41,5 milliards de dollars) en obligations gouvernementales spéciales à très long terme pour soutenir la politique de reprise et de modernisation des équipements, dans le but de stimuler la demande des consommateurs.

Au-delà du programme de reprise, le plan de relance budgétaire existant a mis peu l'accent sur la stimulation de la consommation, qui est essentielle pour relancer l'économie, a déclaré Sunny Liu, économiste en chef chez Oxford Economics, dans une note publiée mercredi, soulignant que la Chine continuera à faire face à des pressions déflationnistes à court terme.

Source : CNBC

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Les contrats à terme sur le S&P augmentent alors que le rapport clé sur l'inflation américaine se profile

Warren Takunda

Actions

Les contrats à terme SP 500 E-Mini de décembre sont en hausse de + 0,10 % ce matin, alors que les investisseurs attendent le rapport très important sur l'inflation américaine pour avoir des indices sur la question de savoir si la Réserve fédérale abaissera ou maintiendra les taux d'intérêt la semaine prochaine.

Lors de la séance d'hier, les principaux indices boursiers de Wall Street ont clôturé dans le rouge. MongoDB a chuté de plus de 16% et a été le plus grand perdant du Nasdaq 100 après que la société a annoncé que son directeur d'exploitation et directeur financier, Michael Gordon, démissionnerait le 31 janvier.

En outre, Moderna a chuté de plus de -9% et a été le plus grand perdant en pourcentage du SP 500 après que BofA a rétabli la couverture du titre avec une note Underperform. En outre, Oracle a glissé de plus de -6% après que le géant informatique a annoncé des résultats du deuxième trimestre plus faibles que prévu. Du côté haussier, Walgreens Boots Alliance a grimpé de plus de +17% et a été le plus grand gagnant en pourcentage du SP 500 après que le Wall Street Journal a rapporté que la chaîne de pharmacies était en pourparlers pour se vendre à la société de capital-investissement Sycamore Partners.

Alphabet a également grimpé de plus de 5 % et a été le titre ayant enregistré la plus forte hausse en pourcentage sur le Nasdaq 100 après que le titan de la technologie a évoqué les avancées réalisées grâce à l'utilisation de sa nouvelle puce informatique quantique Willow.

Les données économiques publiées mardi ont montré que la productivité non agricole des États-Unis au troisième trimestre n'a pas été révisée à +2,2% t/t, tandis que les coûts unitaires de main-d'œuvre du troisième trimestre ont été révisés à la baisse à +0,8% t/t contre +1,9% t/t, une augmentation plus faible que les attentes de +1,3% t/t.

Aujourd'hui, tous les regards sont tournés vers le rapport sur l'inflation des prix à la consommation aux États-Unis, qui doit être publié dans quelques heures. Les économistes prévoient en moyenne que l'IPC de novembre aux États-Unis s'établira à +0,3% m/m et +2,7% a/a, contre les chiffres précédents de +0,2% m/m et +2,6% a/a.

L'indice des prix à la consommation (CPI) américain sera lui aussi surveillé de près aujourd'hui. Les économistes prévoient une hausse de l'IPC de base de +0,3% en glissement mensuel et de +3,3% en glissement annuel en novembre, soit un niveau identique à celui d'octobre.

Une enquête menée par 22V Research a montré que 37 % des investisseurs s’attendent à ce que le marché réagisse au rapport sur l’inflation des prix à la consommation en se montrant « averse au risque ». De plus, les investisseurs sont répartis de manière égale entre ceux qui prévoient une réaction « favorable au risque » et ceux qui s’attendent à ce qu’elle soit « mitigée/négligeable ».

« Un chiffre plus faible peut ouvrir la voie à un rallye de fin d’année, la deuxième moitié de décembre étant la deuxième période la plus forte de l’année. Au contraire, un chiffre plus ferme peut relancer la volatilité », a déclaré une équipe dirigée par Ohsung Kwon.

Les contrats à terme sur les taux américains ont intégré 86,1 % de chances d'une baisse des taux de 25 points de base et 13,9 % de chances d'une absence de changement de taux lors de la réunion du FOMC de décembre.

Du côté des bénéfices, le créateur de Photoshop, Adobe, devrait publier aujourd'hui ses résultats du quatrième trimestre.

Sur le marché obligataire, le rendement de l'obligation de référence du Trésor américain à 10 ans s'établit à 4,245%, en hausse de +0,52%.

Les futures sur l'Euro Stoxx 50 sont en baisse de -0,04% ce matin, les investisseurs ayant digéré une série de mises à jour négatives des entreprises et attendant les données clés sur l'inflation américaine. Les actions de détail ont mené la baisse mercredi, tandis que les actions des médias ont gagné du terrain.

Dans le même temps, les acteurs du marché se préparent également à la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne jeudi, la banque centrale étant largement censée abaisser son taux directeur de 25 points de base pour la quatrième fois cette année dans un contexte de détérioration des perspectives économiques et d'instabilité politique persistante en France et en Allemagne.

En ce qui concerne les nouvelles des entreprises, Industria DE Diseno Textil Inditex Ord S a chuté de plus de -6% après que le propriétaire de Zara a affiché des ventes au troisième trimestre inférieures aux attentes. De même, Zalando Se a chuté de plus de -4% après que le détaillant allemand a accepté d'acquérir son rival About You Holding SE. En outre, Siemens Energy Ag a chuté de plus de -1% après que le PDG de son rival américain GE Vernova a présenté des perspectives prudentes pour le secteur de l'énergie éolienne en difficulté.

Le tableau des données économiques européennes est vide mercredi.

Les marchés boursiers asiatiques ont clôturé aujourd'hui dans le vert. L'indice composite de Shanghai (SHCOMP) en Chine a clôturé en hausse de +0,29% et l'indice boursier Nikkei 225 (NIK) au Japon a clôturé en hausse de +0,01%.

L'indice composite de Shanghai a clôturé en hausse aujourd'hui, prolongeant les gains de la séance précédente. Les actions du secteur de la vente au détail ont surperformé mercredi. L'attention des investisseurs s'est tournée vers la Conférence annuelle sur le travail économique central, qui a débuté aujourd'hui. Cette réunion clé sur la politique économique devrait définir les priorités et les objectifs économiques de la Chine pour 2025, les investisseurs étant encouragés par les signaux de relance provenant d'un compte rendu d'une réunion du Politburo en début de semaine.

Selon les économistes, la Chine pourrait augmenter son déficit budgétaire à son plus haut niveau depuis trois décennies et mettre en œuvre les baisses de taux d'intérêt les plus drastiques depuis 2015. Au moins sept courtiers chinois prédisent que l'objectif de déficit budgétaire pour l'année prochaine pourrait s'élargir à 4 % du produit intérieur brut.

Pendant ce temps, le yuan offshore a chuté de 0,5 % mercredi après que Reuters a rapporté que les dirigeants politiques chinois envisageaient de laisser la monnaie s'affaiblir en prévision de tarifs douaniers plus élevés sous une deuxième présidence de Donald Trump. Par ailleurs, la Banque asiatique de développement a maintenu ses prévisions de produit intérieur brut pour la Chine continentale à 4,8 % pour 2024 et 4,5 % pour 2025. Du côté des entreprises, JCHX Mining Management a gagné plus de 3 % après avoir annoncé l'acquisition d'une participation de 51 % dans Terra Mining.

L'indice boursier japonais Nikkei 225 a clôturé juste au-dessus de la ligne plate aujourd'hui, les investisseurs ayant digéré des données économiques mitigées du pays et attendant avec prudence le rapport clé sur l'inflation américaine. Les gains des valeurs de défense ont contribué à compenser les pertes des valeurs des services publics mercredi. L'enquête Reuters Tankan publiée mercredi a montré que le sentiment du secteur manufacturier japonais s'est considérablement détérioré en décembre en raison des inquiétudes concernant les politiques protectionnistes américaines et l'économie chinoise, les pessimistes étant plus nombreux que les optimistes pour la première fois en 10 mois.

Dans le même temps, le Cabinet Office a annoncé que l'indice des enquêtes de conjoncture pour les grands fabricants japonais avait atteint son plus haut niveau en trois ans au cours de la période octobre-décembre. Dans le même temps, le yen s'est légèrement renforcé après que les prix à la production japonais aient augmenté à leur rythme le plus rapide depuis 16 mois en novembre, soulignant les pressions inflationnistes croissantes dans l'économie et renforçant les attentes d'une nouvelle normalisation de la politique de la Banque du Japon.

Par ailleurs, Kyodo News a rapporté mercredi que le gouvernement japonais envisageait de proposer une augmentation de l'impôt sur les sociétés à partir d'avril 2026 pour financer des dépenses de défense supplémentaires. Dans l'actualité des entreprises, Topcon Corp. a grimpé de plus de +23% après que le fabricant de produits de soins oculaires a annoncé qu'il envisageait de devenir privé, entre autres mesures, pour augmenter la valeur de l'entreprise. Le Nikkei Volatility, qui prend en compte la volatilité implicite des options Nikkei 225, a clôturé en baisse de -0,71% à 22,40.

L'indice japonais BSI des conditions de production dans les grandes industries manufacturières s'est établi à 6,3 au quatrième trimestre, soit plus que les attentes de 1,8.

L'IPP japonais de novembre a été rapporté à +0,3% m/m et +3,7% a/a, plus fort que les attentes de +0,2% m/m et +3,4% a/a.

Evolution des actions américaines avant l'ouverture des marchés

Dave Buster's a chuté de plus de -15% dans les échanges avant bourse après que la société a signalé une perte plus importante que prévu au troisième trimestre et a annoncé une transition de PDG.

Stitch Fix a bondi de plus de +20% dans les échanges avant bourse après que la société a annoncé des résultats du premier trimestre meilleurs que prévu et a relevé ses prévisions de revenus pour l'année entière.

Source : Graphique à barres

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Le marché obligataire américain au bord du gouffre en matière de financement du déficit

ING

Banque centrale

Économique

Le refinancement trimestriel s'élève à environ 1 000 milliards de dollars et devrait se maintenir à ce niveau

En termes de trésorerie, le déficit budgétaire américain s’élève à environ 2 000 milliards de dollars. La moitié environ correspond aux intérêts nets et l’autre moitié au déficit primaire. En outre, les remboursements de dette s’élèvent à environ 2 000 milliards de dollars, ce qui se traduit par un besoin de refinancement annuel d’un peu plus de 4 000 milliards de dollars. Cela correspond à un refinancement trimestriel de 1 000 milliards de dollars. Ce montant s’élevait à environ 0 400 milliards de dollars au quatrième trimestre 2016, lorsque Donald Trump a été élu président pour la première fois, lorsque le déficit s’élevait à environ 3 % du PIB (contre plus de 6 % aujourd’hui).

Il reste à voir si la réduction des dépenses discrétionnaires sera un succès à l’horizon 2025. Celles-ci se situent actuellement autour de 6 % du PIB. En fait, elles sont à peu près au même niveau que le déficit budgétaire lui-même. Il est important que les dépenses discrétionnaires en pourcentage du PIB soient réduites dans les années à venir pour compenser la hausse des paiements d’intérêts. Le Congressional Budget Office prévoit que les dépenses d’intérêts passeront de 3 % du PIB aujourd’hui à 4 % du PIB au cours de la prochaine décennie. Les dépenses discrétionnaires doivent donc diminuer pour compenser.

Même si les dépenses discrétionnaires diminuent en pourcentage du PIB pour compenser la hausse des dépenses liées aux taux d’intérêt, elles ne suffiront pas à réduire le déficit budgétaire, à moins que des mesures concrètes ne soient prises. Les réductions d’impôts mises en œuvre pendant la première présidence de Trump ont été annoncées comme autofinancées, mais ce n’était pas le cas. Rien ne laisse penser que les réductions d’impôts prévues cette fois-ci seront différentes. Et le jury n’a pas encore tranché sur la mesure dans laquelle les droits de douane peuvent générer des recettes matérielles. Et si rien ne change, le ratio dette/PIB continuera d’augmenter.

Le refinancement aux niveaux actuels se solde toujours par une situation défavorable pour la dette globale...

Le marché obligataire américain au bord du gouffre en matière de financement du déficit_1

L'écart entre le SOFR à 10 ans et le rendement du Trésor à 10 ans à 50 pb contient déjà une concession de 25 pb

Ce sont des problèmes auxquels le marché du Trésor devra faire face à mesure que nous progressons en 2025. Et même en 2026, puisque les réductions d'impôts qui auront été adoptées par le processus législatif entreront en vigueur à partir de janvier 2026. Dans le même temps, le déficit budgétaire croissant continue d'accroître l'offre de bons du Trésor sur le marché. Cela se produit parallèlement au resserrement quantitatif de la Réserve fédérale, qui a déjà réintroduit environ 2 000 milliards de dollars de bons du Trésor sur le marché.

L’impact principal de cette pression budgétaire a été de faire baisser le rendement des bons du Trésor par rapport aux taux SOFR. Par exemple, sur le taux à 10 ans, l’écart entre le taux SOFR et le rendement du Trésor est désormais d’environ 50 pb. Il était en moyenne d’environ 25 pb jusqu’à la mi-2023. Depuis lors, l’écart a augmenté. Ce n’est pas déstabilisant. Il s’agit plutôt d’un processus lent et régulier. En termes simples, cela se traduit effectivement par une demande de 25 pb supplémentaires de la part des investisseurs pour faire baisser les bons du Trésor.

À l’approche de 2025, il n’y a aucune raison de s’attendre à ce que cet écart se réduise, à moins que des progrès concrets ne soient réalisés en termes de réduction du déficit. Même la maîtrise du déficit est susceptible d’accroître l’écart, car cela équivaut toujours à une offre croissante d’obligations du Trésor cumulées sur le marché. Si les chiffres du déficit budgétaire s’aggravent, le risque est que l’écart de 50 pb s’élargisse encore de 25 pb pour atteindre la zone des 75 pb. Il n’y a pas de véritable raison scientifique à cela, au-delà d’une possible répétition de l’élargissement observé jusqu’à présent.

Nous considérons qu’il s’agit du mécanisme le plus probable par lequel la position élevée du déficit budgétaire affecte le marché des bons du Trésor. Le marché ne tolérerait pas beaucoup une augmentation des besoins de refinancement trimestriels. L’hypothèse de base du marché est que les montants de refinancement ont globalement atteint leur pic, à l’exception d’une augmentation naturelle en fonction de la taille de l’économie. Toute augmentation à partir de là est le pur reflet des risques de pression budgétaire qui poussent les participants aux bons du Trésor à exiger davantage de concessions sur les prix.

Surveillez l'écart de rendement entre le SOFR et le Trésor comme mesure du stress budgétaire

En fin de compte, il est trop tôt pour conclure que le marché des bons du Trésor est sur le point de connaître une explosion en raison de la pression sur le déficit. Mais ces pressions risquent clairement de s'accentuer si les mesures visant à réduire le déficit ne se matérialisent pas, ou pire, si le déficit continue à augmenter. Il semble, en fait, que ce soit davantage un risque pour 2026, lorsque les réductions d'impôts proposées entreront en vigueur. Mais même l'absence de mesures visant à ramener le déficit sur une trajectoire descendante d'ici 2025 peut encore se traduire par une vulnérabilité du marché des bons du Trésor.

Cela étant dit, un impact se fait déjà sentir à travers le prisme de l’écart plus large des bons du Trésor par rapport au SOFR. Considérez cet écart comme le baromètre le plus clair du stress (ou de la déstressation) jusqu’en 2025.

Source : ING

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L'USD/JPY progresse à près de 152,50 alors que le dollar américain gagne du terrain et que l'inflation américaine est au centre des préoccupations

Alex

Économique

Forex

La paire USD/JPY grimpe à près de 152,50 lors de la séance de négociation européenne de mercredi. L'actif se renforce alors que le dollar américain (USD) prolonge sa séquence de gains pour la quatrième séance de négociation mercredi avant les données de l'indice des prix à la consommation (IPC) des États-Unis (US) pour novembre, qui seront publiées à 13h30 GMT.

Le rapport sur l'inflation devrait montrer que l'IPC annuel global a accéléré à un rythme plus rapide pour atteindre 2,7 %, contre 2,6 % précédemment. L'IPC de base, qui exclut les prix volatils des aliments et de l'énergie, a augmenté régulièrement de 3,3 %.

Les investisseurs porteront une attention particulière aux données sur l'inflation aux États-Unis, car elles influenceront les attentes concernant l'action de la Réserve fédérale (Fed) en matière de taux d'intérêt lors de la réunion de politique monétaire du 18 décembre. Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité que la Fed réduise ses taux d'intérêt de 25 pb à 4,25%-4,50% est de 86%.

Alors que la Fed devrait abaisser ses taux directeurs la semaine prochaine, les investisseurs seront attentifs aux prévisions de taux d'intérêt. Les analystes de Macquire sont d'accord avec les attentes du marché concernant une baisse des taux de la Fed la semaine prochaine, mais s'attendent à ce que la banque centrale fournisse des prévisions légèrement plus restrictives en matière de taux d'intérêt.

« Le récent ralentissement du rythme de la désinflation aux États-Unis, un taux de chômage inférieur à celui prévu par la Fed en septembre et l'exubérance des marchés financiers américains contribuent à cette position plus agressive », ont déclaré les analystes de Macquarie.

Le yen japonais (JPY) sera quant à lui influencé par les attentes concernant une éventuelle hausse des taux d'intérêt de la Banque du Japon (BoJ) lors de la réunion de politique monétaire du 19 décembre. Bloomberg a rapporté mercredi que certaines sources ont indiqué que peu de responsables de la BoJ restaient ouverts à une hausse la semaine prochaine en fonction des données et de l'évolution des marchés. Ils ne voient aucun impact à attendre la prochaine hausse des taux.

Source : FXSTREET

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La Banque centrale européenne envisage une dernière baisse de taux de l’année, mais une telle mesure semble hors de question

Devin

Banque centrale

La Banque centrale européenne se dirige vers sa dernière baisse de taux d'intérêt de l'année jeudi - et même si l'institution devrait s'en tenir à une réduction d'un quart plutôt que d'un demi-point de pourcentage, les économistes prévoient qu'un rythme plus rapide d'assouplissement monétaire est à venir.

La réunion de la BCE restera cruciale pour fixer les orientations de l'année à venir, notamment parce que les prévisions macroéconomiques trimestrielles de la BCE sur la croissance et l'inflation seront publiées. Ces prévisions prendront en compte l'impact mondial très incertain du retour de Donald Trump à la Maison Blanche et de ses menaces d'imposition de droits de douane massifs .

La banque centrale du bloc a jusqu'à présent abaissé son taux directeur de 4% à 3,25% cette année, en trois tranches de 25 points de base entre juin et octobre .

La possibilité que la BCE opte pour une réduction de 50 points de base pour arrondir à 2024 semblait fermement en jeu après la dernière réunion d'automne, plusieurs décideurs politiques déclarant à CNBC qu'ils resteraient dépendants des données, mais qu'un ralentissement significatif de l'inflation dans la zone euro et une détérioration des perspectives économiques pour le bloc pourraient justifier une décision importante en décembre.

Les prix du marché monétaire laissent désormais peu de chances d'une réduction drastique des salaires. Mercredi matin, environ 29 points de base de baisses avaient été intégrés pour décembre, et les économistes estiment que la hausse des salaires négociés en novembre incitera à la prudence.

L'inflation globale a dépassé l'objectif en novembre, passant de 2% en octobre à 2,3%. L'économie de la zone euro a quant à elle enregistré sa croissance la plus rapide depuis deux ans au troisième trimestre, mais seulement à un taux de 0,4%.

« Il n'y a pas besoin de se précipiter à ce stade pour la BCE », a déclaré lundi Sylvain Broyer, économiste en chef EMEA chez SP Global Ratings, à l'émission « Squawk Box Europe » de CNBC.

« L'inflation, du moins à court terme, est sous contrôle. Mais tant que les coûts de la main-d'œuvre augmentent plus vite que la productivité, la BCE devrait rester prudente, ou plutôt attendre de voir comment elle pourrait réduire ses taux. »

Cela devrait se traduire par une baisse de 25 points de base en décembre, a déclaré Broyer, suivie de réductions de taux à un « rythme rapide » pour amener la politique monétaire à une position neutre qui ne restreint ni ne stimule la croissance.

« Travail lourd »

Plusieurs prévisions voient ce rythme se traduire par des baisses de 25 points de base lors des six réunions de la BCE en 2025 jusqu'en septembre, faisant ainsi passer son taux directeur - la facilité de dépôt - de 3 % à 1,5 %.

C'est notamment le cas des chercheurs de la Danske Bank du Danemark, qui ont déclaré dans une note mardi que les responsables de la BCE discuteraient d'une réduction de 50 points de base lors de la réunion de décembre, mais se contenteraient finalement d'une mesure plus modeste.

Ils ont ajouté qu'ils s'attendaient à une « réaction bénigne du marché », même si la présidente de la BCE, Christine Lagarde, orientait son message dans une direction plus accommodante.

Bank of America Global Research a mis à jour mardi ses prévisions d'un rythme de baisse des taux portant la facilité de dépôt à 2 % d'ici juin de l'année prochaine, à un rythme conduisant le taux à 1,5 % d'ici septembre.

« Avec une économie qui connaîtra une croissance égale ou inférieure à la tendance pendant la majeure partie de 2025, nous pensons qu'il sera difficile pour la BCE de sauter une réunion jusqu'à ce que la [facilité de dépôt] tombe légèrement en dessous du taux neutre qu'elle considère (2 %), jusqu'au niveau que nous voyons (1,5 %) », ont déclaré les stratèges de BofA, faisant référence à ce terrain d'entente de la politique monétaire.

Le contexte géopolitique est l’une des principales raisons de ces perspectives plus accommodantes pour 2025.

La BCE se prépare à une année de « gros efforts » pour soutenir la croissance en baisse de la zone euro, tandis que l'instabilité politique dans les principales économies allemande et française fait grimper les rendements obligataires dans ces régions clés, a déclaré Carsten Brzeski, responsable mondial de la macroéconomie pour ING Research, lors d'un événement partageant ses perspectives pour 2025 la semaine dernière.

Sous la direction de Trump, les Etats-Unis sont sur le point de cannibaliser les flux de capitaux vers des secteurs cruciaux en réduisant les impôts, en déréglementant et en attirant les investissements européens, a déclaré Brzeski, notant que cela pourrait être plus dommageable pour l'économie de la zone euro que les droits de douane. Mais les prévisions macroéconomiques, y compris celles de Brzeski, font largement état d'une grande incertitude quant aux politiques que Trump mettra réellement en œuvre.

« Les économies du sud de l'Europe continueront de bénéficier du boom du tourisme post-pandémie, et elles n'auront pas besoin de rivaliser avec l'industrie manufacturière chinoise. Mais le premier semestre de l'année sera également marqué par une stagnation politique en Allemagne et en France », a déclaré M. Brzeski.

Selon Brzeski, une éventuelle surprise positive pour la zone euro pourrait avoir un effet différé de la croissance récente des revenus réels et de l'épargne, ce qui soutiendrait fortement l'économie en 2025. A l'inverse, son « pronostic audacieux » à la baisse envisage une Europe qui se tournerait vers ses propres mesures protectionnistes en réaction aux dispositions de Trump, « plongeant le commerce mondial des biens dans une véritable guerre commerciale ».